L’Agence spatiale européenne pourrait prochainement recycler des déchets nucléaires pour en faire des batteries spatiales qui serviraient à explorer la Lune et d’autres contrées bien plus lointaines.
Aujourd’hui, les déchets nucléaires sont principalement enfouis sous terre, très profondément dans de grands blocs de béton recouverts de plomb. Pourtant, certains pourraient aider la recherche spatiale. Le programme de développement ENDURE (pour European Devices Using Radioisotope Energy) vise ainsi à développer des appareils alimentés par de l’américium 241, notamment dans le cadre d’une série de missions d’exploration de la Lune programmées dans les années 2030.
L’américium 241 est un élément radioactif dérivé du plutonium qui n’a jamais été utilisé comme combustible. Or, il s’agit aujourd’hui d’une alternative à la fois moins chère et désormais plus accessible que le plutonium, en grande partie fourni par la Russie. A terme, l’idée est d’équiper le futur atterrisseur lunaire "Argonaut" de cette technologie, lequel sera amené à participer à l’étude de la surface lunaire dans moins de dix ans maintenant.
Ce type de batteries pourrait aussi servir à alimenter des satellites, sachant qu’il ne s’en est jamais autant lancé qu’en ce moment. Elles pourraient être aussi particulièrement utiles dans le cadre de missions où l’énergie solaire ne suffirait pas. Ce serait par exemple utile dans l’étude d’environnements planétaires difficiles tels que les longues nuits sur la surface lunaire, les conditions froides et orageuses sur Mars ou encore les expéditions dans le système solaire au-delà de Jupiter. S’il aboutit, ce projet permettra aussi à l’agence européenne d’avoir moins à dépendre techniquement de ses partenaires américains ou encore japonais pour de futures explorations spatiales.
Dans les années qui viennent, l’équipe chargée du programme ENDURE va développer des prototypes qu’elle testera en condition réelle afin de juger de leur efficacité.