Belgique

Des demandeurs d’asile occupent un nouveau bâtiment à Bruxelles, rue de la Loi, à côté du siège du CD&V

Le bâtiment occupé par les demandeurs d’asile est situé, rue de la Loi, à proximité du siège du CD&V, le parti de la secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Nicole De Moor.

© RTBF – T. Denis

Par Jean-François Noulet, avec T. Denis, D. Brichard et Belga

C’est la suite de l’occupation du futur centre de crise national de mars dernier. Les demandeurs d’asile et ceux qui les soutiennent ont remis le couvert ce dimanche après-midi en lançant l’occupation d’un nouveau bâtiment.

Des activistes, déguisés et portant des masques à l'effigie de Nicole de Moor, la secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration  et du Premier ministre Alexander De Croo, ont dévoilé vers 15h00 le lieu de cette nouvelle occupation où logent depuis plusieurs jours déjà une cinquantaine de demandeurs d’asile qui n’ont pas de place d’hébergement dans le réseau d’accueil officiel.

Le bâtiment est situé à Bruxelles, au 91 de la rue de la Loi, près de la station de métro Maelbeek. Il se trouve surtout juste à côté du siège du CD&V, le parti de la secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Nicole de Moor, une secrétaire d’Etat que les occupants voudraient obliger à faire face à la situation. C'est aussi l'ancien siège de l'Église de scientologie.

La zone de police Bruxelles Capitale Ixelles a constaté, dimanche après-midi, l'occupation de fait du bâtiment situé au numéro 91 de la rue de la Loi par des personnes sans papiers, soutenues par le collectif citoyen "Stop crise de l'accueil". La police tolère pour l'instant l'occupation qui est en cours depuis mercredi. "Les occupants pourront probablement rester dans le bâtiment ces prochains jours sans être délogés", indique à Belga le porte-parole de Stop crise de l'accueil, Jan Verhoeve, qui précise que l'affaire sera éventuellement portée devant la justice de paix.  

La fin de l’occupation du premier bâtiment en mars et les décisions prises par les autorités n’ont pas réglé le problème du manque de place pour les demandeurs d’asile. "Il faut des solutions, ici et maintenant", ont réclamé les activistes qui soutiennent les demandeurs d’asile.

Le bâtiment occupé par les demandeurs d'asile est situé à côté du siège du CD&V.
Le bâtiment occupé par les demandeurs d'asile est situé à côté du siège du CD&V. © RTBF - D. Brichard

Inciter les pouvoirs publics à trouver des solutions d’hébergement

Pour ces citoyens solidaires des migrants demandeurs d’asile, cette occupation est une manière d’héberger des personnes sans toit, tout en rappelant qu’il faut rapidement remédier à ce manque de places dans les centres Fedasil, l’agence fédérale belge pour l’accueil des demandeurs d’asile.

Ce sont encore actuellement 3000 demandeurs d’asile qui dorment dehors, selon le collectif "Stop crise de l’accueil", qui vient en aide à ces personnes. "Il faut des solutions structurelles ici et maintenant. Or, les seuls textes sur la migration qui sont sur la table ne répondent absolument pas à l’urgence", a déclaré le collectif dimanche.

Plusieurs activistes portaient des masques reproduisant le visage du Premier ministre, Alexander de Croo, et de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor. "Les masques, c’est pour rappeler que ce sont les membres du gouvernement qui auraient dû ouvrir de nouvelles places d’hébergement. Mais tant que les ministres ne prendront pas leurs responsabilités, on le fera à leur place. Il y a un mois, on a aidé 70 personnes à s’abriter. Aujourd’hui, on le refait", a déclaré Sacha du collectif "Stop crise de l’accueil".

En mars dernier, plusieurs activistes avaient investi un bâtiment près de la gare de Bruxelles-Nord, à Saint-Josse-ten-Noode. Destiné à devenir le futur centre de crise national, le bâtiment avait là aussi une forte valeur symbolique. Après plusieurs jours d’occupation par une septantaine de demandeurs d’asile, une solution a pu être trouvée entre l’État et des occupants, au travers d’une concertation via un juge de paix. Tous les demandeurs d’asile ont été relogés par l’État, dans des hébergements dignes.

Selon le collectif "Stop crise de l’accueil", les mesures proposées actuellement par le gouvernement fédéral n’auront aucun effet à court terme. Or, la Belgique est condamnée régulièrement par différents tribunaux pour non-respect de la loi en matière d’asile. Il rappelle également qu'en septembre 2022, plus de cinquante associations ont signé une feuille de route avec de nombreuses pistes de solution pour résoudre la crise de l'accueil.

© RTBF

Séquence du JT du 23/04/2023

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