Tout commence ce mardi 11 octobre. 21 jeunes demandeurs d’asile ont déposé une demande de protection internationale. Face à l’absence de places disponibles dans le réseau d’accueil, ils ont été laissés à la rue. Or, ces jeunes se sont déclarés mineurs. La Belgique était donc dans l’obligation de leur proposer un hébergement le temps que leur âge soit prouvé, ce qui n’a pas été possible.
Pour prouver la minorité d’un demandeur d’asile, la Belgique a recours à des tests osseux controversés depuis plusieurs années. Le jeune est accueilli en priorité s’il s’avère être effectivement mineur, mais l’État est dans l’obligation de lui donner un toit le temps que les résultats des tests soient connus, ce qui n’est désormais plus possible non plus.
Des 21 jeunes refusés par Fedasil, 14 ont été accueillis au Hub Humanitaire, un centre d’accueil de jour organisé par la société civile. "À la fin de la journée, ce centre ferme, explique Lorenzo De Lucia, travailleur social de rue pour l’ASBL SOS Jeunes. Nous les avons rassemblés pour chercher des solutions avec les institutions et les organisations de la société civile, mais nous n’en avons pas trouvé." Résultat : ces jeunes se sont retrouvés livrés à leur sort à la fin de la journée, probablement contraints de dormir en rue.
Un nouveau cap
C’est la première fois que des personnes potentiellement mineures se sont retrouvées à la rue depuis le début de la crise de l’accueil que notre pays traverse depuis plus d’un an. La Belgique, pourtant déjà condamnée 4500 fois depuis le 1er janvier pour ne pas avoir procuré un accueil aux demandeurs d’asile, vient d’atteindre un nouveau stade dans la saturation des structures d’accueil. "En octobre de l’année dernière, c’était la première fois que l’État n’a pas pu trouver de place pour 8 mineurs, raconte Lorenzo De Lucia. La société civile les avait pris en charge."