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Des habitants invités à "attraper" les chats errants pour les faire stériliser

© Capture d’écran Ma Télé

A Ciney, lorsqu’on parle de chasse, on pense en général d’abord à des individus habillés de vert et de kaki, chapeau sur la tête, fusil à la main et postés le long de routes aux premières lueurs du matin en attente de gibier. Mais depuis quelques mois, la commune de Ciney invite l’ensemble de ses habitants à jouer les chausseurs. Sauf qu’ici, on parle de chasseurs… de chats ! Le but est simplement de les attraper avec une cage, avant de les amener à un refuge pour qu’ils puissent être stérilisés et éviter ainsi leur propagation. On parle bien sûr ici des chats errants, ceux qui sont sauvages, vivent à l’extérieur et n’ont pas de propriétaire.

Et il y en a plus que l’on ne pense. Rien qu’à Ciney, en un an, quelque 54 chats errants ont ainsi été capturés, stérilisés, puis remis en liberté. Parmi les habitants bénévoles qui les attrapent, il y a Joyce Brams. Même si elle se sent un peu seule à agir. "Peu de gens sont réceptifs ou alors ils n’ont pas les bonnes informations sur comment procéder. J’ai très peu de gens qui acceptent de se lancer dans l’aventure avec moi", explique la jeune femme à Ma Télé.

>> Découvrez le reportage de Ma télé sur une habitante qui attrape les chats errants à Ciney

 

Selon Joyce, la commune de Ciney doit mieux communiquer sur cette campagne de stérilisation des chats errants et désigner des personnes référentes dans chaque village, afin d’être plus efficace. L’échevin en charge du dossier va y réfléchir. Il rappelle en tout cas que celles et sont qui veulent s’impliquer dans cette traque aux chats errants peuvent se rendre au service travaux pour emprunter une cage. Une fois le chat capturé, il sera amené dans un refuge pour être stérilisé. Tout cela n’a aucun coût pour les habitants qui s’implique. C’est la commune qui finance les différentes étapes du processus.

© Capture d’écran RTC

Chats wallons et Bruxellois, désormais même loi : stérilise-toi

En Wallonie, l’obligation de stériliser tous les chats date du 1er novembre 2017 (depuis cette date, le chat doit aussi obligatoirement être pucé).

A Bruxelles, jusqu’il y a peu, cette double obligation ne concernait que les chats nés/donnés/vendus avant le 1er novembre 2017. Mais depuis le premier mars, la loi a été renforcée. Et, désormais, tous les chats bruxellois, quel que soit leur âge, doivent être stérilisés et pucés. Une bonne nouvelle selon les refuges, même s’ils craignent que ce durcissement de la loi ne change pas grand chose sur le terrain, puisqu’elle semblait loin jusqu’ici d’être respectée par tous les propriétaires. L’enjeu est pourtant de taille : en 2020, la région bruxelloise comptait un peu plus de 130.000 chats. Mais selon l’administration Bruxelles Environnement, en décembre, seuls 34.340 chats ont été enregistrés comme stérilisés, soit moins d’un quart. Bruxelles compte aussi plusieurs trappeurs et trappeuses, débordés, chargés de capturer les chats errants en vue de les faire stériliser.

Cela aide et soulage les refuges

Les chats errants, abandonnés par leurs anciens propriétaires ou qui sont nés ou grandit dehors, finissent souvent par être recueillis par des refuges. Mais ces refuges sont débordés. A Hermalle-sous-Huy, en région liégeoise, l’asbl "Poils et moustaches" s’occupe par exemple tous les jours d’une centaine de chats. En un an, l’association a même dû dépenser 80.000 euros pour stériliser ses pensionnaires.

>> Le reportage de RTC Liège à la ferme à chats d’Hermalle-sous-Huy

 

Le refuge Help Animals basé à Braine-le-Château en Brabant wallon et à Anderlecht en région bruxelloise fait le même constat. Ils ont notamment recueilli 26 chats en seul jour durant l’été 2021. Chez un seul propriétaire qui avait dû être hospitalisé. "Il y avait des chatons de tous âges, des femelles pleines et des mâles non castrés", indique l’une des soigneuses à TV Com. "Dans son appartement, c’était une catastrophe".

>> Le reportage de TV Com au refuge Help Animals

© Capture d’écran TV Com

De plus en plus, les communes dégagent des budgets pour permettre de supporter le coût de ces stérilisations et/ou aider les citoyens à payer ces interventions. C’est notamment le cas à Beloeil, à La Louvière ou encore à Farciennes où 150 chats ont pu être opérés en trois ans.

>> Le reportage d’antenne Centre à la SPA de La Louvière

 

Renseignez-vous donc auprès de votre administration pour voir si une aide est disponible. Selon des chiffres avancés par les autorités pour comprendre l’importance de la stérilisation notamment chez les chats errants, un seul chat fertile peut donner naissance à… 1000 chatons en une seule année.

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