Tout commence par une fête de famille. Un frère et une sœur se retrouvent et se querellent. Les démons tout comme les fantômes du passé resurgissent. Ils se souviennent de leurs 20 ans. Ces années-là auraient dû être des années d’insouciance mais la guerre en Algérie a terni ces belles années de jeunesse.
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Le film "Des hommes" est réalisé par Lucas Belvaux, l’un des réalisateurs les plus humanistes du Cinéma français et belge car il est de chez nous Lucas. C’est lui qui a notamment réalisé "Rapt", "38 témoins" ou encore "Chez nous". Un réalisateur humaniste, réaliste et touchant, juste et humble. Voilà tout ce qui transparait dans cette histoire qui revient sur la guerre d’Algérie, un moment honteux de l’Histoire de France et donc peu traité au Cinéma. Entre présent et passé vécu en flash-back, Belvaux évoque le stress post-traumatique, pose des questions comme "pourquoi est-ce qu’on se bat, pour quelles raisons d’État ?", il décrit encore les ravages de la guerre sur toute cette jeunesse, les horreurs qu’elle a vécues et gardées en elle.
Ce film est l’adaptation du roman éponyme de Laurent Mauvignier. Un roman quasi épistolaire à travers lequel ses héros racontent l’indicible en plusieurs lettres. Des hommes, des (mé) faits et des voix. Pour cette adaptation, Lucas Belvaux a aussi choisi des voix, celles de Gérard Depardieu, de Jean-Pierre Darroussin et de Catherine Frot. Si cette adaptation est peut-être terriblement littéraire, le récit raconté est tellement fort et bien joué par tous qu’on pardonne vite cette voix-off (trop) descriptive.