Le tout premier tube de Michel Fugain, "Je n’aurais pas le temps" sortis en 1967, deux ans après avoir signé dans la maison de disques Barclay parce qu’il écrivait déjà des chansons.
Tout a commencé avec Sardou, il lui écrit plusieurs titres à l’époque Madras, mais également Les arlequins, L’avenir c’est toujours demain ou encore il pleut sur ma vie. Mais il compose également pour Dalida, Marie Laforêt, Hervé Villard ou Hugues Auffray avec, notamment, La princesse et le troubadour, un air qui a beaucoup de ressemblance avec la face B de Je n’aurais pas le temps, "Quand l’oiseau chante".
Des inspirations très troubadours pour ce jeune Fugain qui se destinait à une carrière de cinéaste, mais vous allez l’entendre, tant pour ses compositions que pour celle des autres, une de ses fiertés c’est la signature très précise de son travail autour de la mélodie.
Et c’est grâce à Sardou, avec qui il se brouille très vite, sans surprise lorsque l’on connaît leur vision de la société et leurs oppositions politiques. Cependant, c’est avec Sardou qu’il rencontre le célèbre parolier Pierre Delanoë. En une seule soirée Fugain compose une mélodie dont il est tout fier, et Delanoë y pose, depuis sa résidence secondaire de Deauville les paroles de "Je n’aurais pas le temps".
Mais a 25 ans Fugain est au moment de sa vie ou tout est possible et un texte qui raconte en filigrane que la mort arrive vite ne semble pas convenir au gaillard plein de peps que l’on connaît. La difficulté d’apprivoiser l’éphémère ne lui parle que très moyennement. Pourtant tout son entourage l’encourage à le chanter et du même coup le propulse au-devant des hit-parades.
En 2000 Sardou et Fugain retissent leur amitié, et Michel et Michel collaborent ensemble pour l’album "Français" de Sardou et a cette occasion Fugain passe à son homonyme son "je n’aurais pas le temps". Pour le moderniser, ils retirent tous deux le "j’ouvre tout grand mon cœur, j’aime de tous mes yeux". Autre modification mineure : le deuxième, "même en 100 ans", Sardou le remplace par "même pour aimer".
Dans sa chronique, Réal vous propose d’écouter un extrait d’interview que Michel Fugain donne à Régine Dubois dans le cadre de son émission les petits papiers. Le principe est que l’artiste invité tire un papier sur lequel est inscrit un mot autour duquel il doit digresser, découvrez sa réflexion sur la chanson francophone et l'entierté de la chronique dans le podcast "Dans l’air du temps".