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Des maux de tête à l’AVC : les principales raisons des consultations chez un neurologue

Des maux de tête à l’AVC : les principales raisons des consultations chez un neurologue

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Les troubles neurologiques peuvent affecter n’importe qui à tout moment et peuvent avoir des conséquences graves sur la santé. Les maux de tête, les troubles de la mémoire, les tremblements et les AVC sont les troubles les plus courants qui poussent les patients à consulter un neurologue. Le point avec le Dr Rutgers, neurologue et chef du service de neurologie aux Cliniques de l’Europe à Bruxelles.

Les maux de tête

 

Je viens vous voir docteur parce que j’ai mal à la tête.

Cette phrase, le neurologue l’entend, en moyenne, une fois sur trois lors d’une consultation. Quand les gens viennent voir un neurologue en consultation pour des maux de tête, quand ils ne sont éventuellement pas déjà passés par les urgences pour cela, ils sont souvent inquiets. Ils pensent que la douleur est forcément le signe d’un problème grave, mais ce n’est pas toujours le cas.

Il est vrai que certains maux de tête peuvent être le signe d’une rupture d’anévrisme, d’une tumeur… Qui peuvent avoir des conséquences graves. Néanmoins, la plupart des maux de tête sont moins alarmants et lors d’une consultation ces diagnostics peuvent heureusement être souvent écartés.

Si un diagnostic de migraine est posé, il est important de rassurer les patients tout en reconnaissant que les personnes souffrant de migraines font souvent face à un manque de reconnaissance. Il n’est pas rare que certains patients hésitent ou se sentent gênés de consulter un neurologue pour des maux de tête, car la douleur n’est pas toujours prise au sérieux et est souvent minimisée.

Les troubles de la mémoire

Les troubles de la mémoire constituent une autre raison fréquente pour laquelle les patients consultent un neurologue.

Lorsqu’un patient se plaint de troubles de la mémoire, il est fréquent qu’il s’interroge sur la possibilité d’une maladie d’Alzheimer. En tant que neurologue, il est important d’écouter attentivement le patient ainsi que ses proches, dans la mesure du possible. Bien que la maladie d’Alzheimer soit toujours une possibilité, il est important de noter que ce n’est pas le seul diagnostic potentiel pour les troubles de la mémoire.

En général, les troubles cognitifs sont souvent la conséquence d’une charge mentale importante (stress au travail, responsabilités familiales) et/ou d’un mode de vie insuffisant (manque de sommeil, mauvaise humeur, manque d’exercice, etc.). Si un patient consulte pour des troubles de la mémoire, un test sera souvent effectué, que ce soit à l’âge de 40 ou 90 ans. Si nécessaire, des tests approfondis, tels que des tests cognitifs ou neuropsychologiques, peuvent être organisés en combinaison avec une imagerie cérébrale telle qu’une IRM. Cependant, si un patient de 40 ou 50 ans présente un test de mémoire rassurant en consultation, mais également de gros problèmes de sommeil, la prise en charge sera orientée vers la résolution de ces problèmes.

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Le neurologue, est parfois confronté à des situations où il doit véritablement s’interroger sur la présence possible d’une maladie d’Alzheimer ou de toute autre maladie neurodégénérative pouvant expliquer des troubles cognitifs. Il verra alors en fonction des bilans réalisés ce qu’il en est, avec parfois, malgré tout, un diagnostic qui sera confirmé. C’est une annonce diagnostique difficile pour le patient, mais surtout pour les proches. Cependant, cela peut également apporter une certaine forme d’apaisement, car cela confirme l’existence d’un réel problème. Il convient de souligner que les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer ont souvent un déni de leur état, appelé anosognosie, ce qui peut être déroutant pour les proches. Ainsi, la confirmation du diagnostic permet de poser un cadre, bien que difficile, car il n’existe pas de traitement très efficace et que la situation va s’aggraver au fil du temps.

Il est également important de souligner que, le neurologue, n’est pas le seul à intervenir dans la prise en charge des patients atteints de maladies neurodégénératives.

Les généralistes, les infirmières à domicile, les aides familiales et les professionnels des centres de jour adaptés jouent également un rôle essentiel dans l’accompagnement et le soutien des patients et de leurs proches.

Les tremblements

Les personnes qui consultent pour des tremblements ont souvent la crainte d’être atteint de la maladie de parkinson. Or il faut savoir que pour deux patients sur trois le diagnostic de Parkinson est posé non pas sur des tremblements mais d’autres symptômes comme : des troubles de la mobilité, une marche plus lente, plus laborieuse, des raideurs inexpliquées, une lenteur vraiment sur le plan moteur.

Dans ces situations, des examens seront réalisés pour confirmer le diagnostic et entamer un traitement. Contrairement à la maladie d’Alzheimer, bien que nous n’ayons pas de traitement curatif, nous disposons de traitements symptomatiques très efficaces qui peuvent soulager les symptômes pour un certain temps. Cependant, avec l’évolution de la maladie, l’efficacité des traitements peut diminuer et il sera nécessaire d’adapter régulièrement le traitement.

Chaque patient est différent et il est difficile de prévoir comment la situation évoluera dans le temps.

En ce qui concerne le motif de consultation relatif au tremblement, lors de l’interrogatoire et de l’examen du patient, il est souvent possible d’écarter la maladie de Parkinson. Dans ce cas, il s’agit le plus souvent d’un tremblement essentiel, qui se distingue bien de la maladie de Parkinson. Ce tremblement essentiel est souvent d’origine familiale et peut être traité sur le plan symptomatique. Il est toutefois possible qu’un tremblement puisse révéler d’autres diagnostics, bien que cela soit moins fréquent en consultation de neurologie.

Quels sont les symptômes les plus courants pour lesquels on consulte le neurologue ?

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L’AVC

L’AVC constitue également une raison de consultation en neurologie mais celle-ci sera, la plupart du temps, réalisée en urgence puisque dans cette pathologie chaque minute compte. En moyenne dans un AVC une minute de perdue ce sont environ 2 millions de neurones de détruits.

Une nette amélioration de la connaissance de l’AVC par le grand public est survenue au cours des dernières années. Il y a un peu plus de 20 ans, les patients et leur famille ne savaient pas vraiment ce qu’était un AVC. Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux et aux médias, les gens sont mieux informés des symptômes à surveiller en cas d’AVC :

  • Installation brutale d’une paralysie d’un côté du corps, tout le corps ou une partie. Cette paralysie qui peut être discrète, modérée ou sévère.
  • Des troubles du langage.
  • Certains troubles visuels.

Il est important de rappeler que face à de tels symptômes, la seule chose à faire est d’appeler le 112 pour être rapidement acheminé vers un service d’urgence.

Les traitements dont nous disposons pour l’AVC doivent être administrés dans les premiers instants suivant l’apparition des symptômes. L’absence de douleur ne doit pas être considérée comme un signe rassurant, il est courant de penser que si l’on ressent une douleur intense à la tête, c’est forcément grave, mais dans le cas de l’AVC, ce n’est pas toujours le cas. Il est important de ne pas sous-estimer les symptômes et de réagir rapidement.

Retrouvez "La Grande Forme" en direct du lundi au vendredi de 13 heures à 14h30 sur VivaCité. Vous avez manqué l’émission ? Nous vous invitons à la revoir sur Auvio ainsi que sur différentes plateformes de Podcast.

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