Alors que l’enseignement secondaire francophone manque places, plusieurs milliers à brève échéance, un projet liégeois de créer une école de cinq cents élèves reste bloqué par d’abracadabrantesques entraves administratives. Il a pourtant mûri depuis cinq ans. Ses promoteurs ont trouvé un bâtiment, l’ancien Forem à Cointe ; un projet pédagogique, appuyé par l’échevinat de l’instruction publique ; des sources de financements et des promesses de subsides, mais ça coince…
Le projet "cité école vivante" se veut novateur par ses méthodes d’apprentissages, des cours classiques, des ateliers, des "cordées", pour partir des thématiques qui intéressent les adolescents. Mais il s’agit également de promouvoir l’intelligence collective, d’inventer une gouvernance partagée ; d’où cette volonté de s’inscrire dans le réseau officiel et neutre, comme les communes et les provinces, mais avec un pouvoir organisateur qui associe profs et partenaires. Des accords politiques ont été trouvés, à condition que la Communauté Française participe à ce pouvoir organisateur d’un type inédit. Mais la Communauté Française, depuis un récent décret, a séparé administration et organisation, et ni l’un ni l’autre de ces deux piliers ne se sent autorisé à intervenir. D’où le blocage, qui semble compromettre l’ouverture, prévue en septembre prochain.
A moins que… aux dernières nouvelles, des négociations semblent enfin progresser, depuis quelques jours, afin de concilier rigueur institutionnelle et souplesse organisationnelle, et de dégager des pistes de solution. Faute de quoi, "cité école vivante" risque de rester lettre morte.