Crise diplomatique
Ce mercredi, la crise diplomatique entre Européens et Biélorusse s’envenime. Les Européens reprochent à la Biélorussie de délivrer volontairement des visas de transit à ces migrants, pour déstabiliser l’Union européenne.
Pour les 27, le président Alexandre Loukachenko alimente cette crise pour se venger des sanctions décidées contre son pays après l’écrasement d’un mouvement d’opposition déclenché à la suite de sa réélection contestée en août 2020.
Selon Reuters, des sanctions visant 30 individus et entités biélorusses, dont le ministre des Affaires étrangères Vladimir Makeï et la compagnie aérienne Belavia, pourraient être approuvées la semaine prochaine.
Les condamnations pleuvent : Union européenne, Otan, Etats-Unis accusent la Biélorussie de coordonner le flux de migrants. Les arrivées se multiplieraient. Jusqu’en mars, l’aéroport de Minsk s’apprête à recevoir une quarantaine de vols hebdomadaires en provenance d’Istanbul, Damas et Dubaï. Selon Bild, les compagnies Aeroflot et Turkish Airlines sont celles qui réalisent le plus grand nombre de vols vers Minsk à l’heure actuelle.
De 800 à 1000 migrants arriveraient chaque jour en Biélorussie, principalement d’Irak, selon les services de renseignements allemands, cités par l’hebdomadaire allemand Welt am Sonntag. Outre Minsk, cinq autres aéroports biélorusses pourraient être utilisés pour desservir des vols en provenance du Moyen-Orient, dont celui de Grodno, à 20 kilomètres de la frontière polonaise.
La Pologne sur pied de guerre
La Pologne, en première ligne, hausse le ton : ce mardi, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki accuse le président russe Vladimir Poutine, principal allié de Minsk, d’être le "commanditaire" de cette vague de migrants.
Il dénonce "une guerre hybride", avec des "boucliers humains", parle de "terrorisme d’Etat".
La Pologne augmente ses effectifs armés à la frontière car elle se dit inquiète face à ce qu’elle considère comme une attaque brutale, la première de ce type en 30 ans, et redoute l’incident qui mènerait à une escalade "armée".
Mateusz Morawiecki réclame la tenue rapide d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement – au moins par visioconférence – sur la question.
Le ministre polonais de l’Intérieur dénonce la part active prise par les Biélorusses dans cette crise humanitaire en publiant la photo de gardes-frontières biélorusses, munis de pinces coupantes à proximité de la clôture polonaise : "Ils poussent les migrants".