Si les prix de l’électricité poursuivent leur augmentation, la Belgique pourrait perdre jusqu’à 10.000 emplois dans les secteurs à haute consommation énergétique, explique lundi l’économiste de la Banque nationale de Belgique (BNB) Gert Bijnens dans un article sur le blog de l’institution.
Chez les grossistes, les prix du gaz et de l’électricité ont plus que triplé ces derniers mois. Selon M. Bijnens, "la récente augmentation des prix est sans doute temporaire" et résulte de multiples facteurs. "Tout d’abord, la demande est plus élevée que prévu en raison de la reprise rapide observée après le début de la crise du Covid-19, mais une série de facteurs météorologiques et géopolitiques limitent l’approvisionnement en gaz et en énergie renouvelable. Ensuite, les investissements dans l’énergie verte ont probablement été insuffisants pour compenser la baisse des investissements fossiles classiques", poursuit l’économiste.
Pour les entreprises qui produisent de l’acier et d’autres métaux, mais aussi de celles qui fabriquent des engrais artificiels, du papier et certains produits chimiques, l’énergie représente une large part de leurs coûts de production. "Elles ne peuvent pas toujours répercuter cette hausse auprès des clients, sous peine de voir leurs volumes de ventes chuter. Moins de ventes, cela signifie à terme moins d’emplois, a fortiori si la cause de cette diminution – une électricité plus chère – se révèle finalement permanente", explique M. Bijnens.
10.000 emplois touchés en Europe
Des calculs détaillés pour la Belgique montrent qu’un accroissement durable des tarifs de l’électricité de 30% par rapport à leur niveau historique pourrait coûter jusqu’à 10.000 emplois. En Europe, les plus touchés seraient l’Allemagne (130.000 emplois) et l’Italie (55.000). Chez nous, la Flandre est plus vulnérable à la hausse des prix de l’énergie que la Wallonie.