La Russie, la Chine, les Etats-Unis, le Canada, la Grande Bretagne se sont déjà lancés dans des projets de centrales SMR (Small Modular Reactors), autrement dit des mini-centrales nucléaires. La France, en retard, va débloquer un milliard d’euros pour développer l’énergie nucléaire. Face au réchauffement climatique et à la hausse des prix des énergies fossiles, la piste de ces mini-réacteurs est étudiée un peu partout dans le monde.
Beaucoup d’avantages
Les mini-centrales nucléaires sont plus accessibles et moins coûteuses. Elles sont construites en usine, presque "clé sur porte", en quelques mois, là où une centrale classique nécessite en moyenne 7 ans avant d’être fonctionnelle.
Elles permettent d’atteindre des régions reculées et où les réseaux électriques n’ont pas de grosses capacités. En Russie, la première SMR mise en service est flottante, posée sur une plateforme face à Pevek, une ville de 4500 habitants en Sibérie orientale. Elles coûtent moins cher aussi.
Les réacteurs des SMR fonctionnent à pression ambiante, il faut moins de béton pour les protéger car c’est moins dangereux que les centrales classiques. Ils ont besoin de moins d’eau pour se refroidir. Par ailleurs, les réacteurs des mini-centrales sont à neutrons rapides, ce qui implique une meilleure capacité à brûler les déchets nucléaires.
Course à la technologie
Evidemment, une mini-centrale produit moins d’énergie. Une centrale nucléaire classique peut produire jusqu’à 1650 mégawatts, alors que le réacteur d’une mini-centrale peut atteindre maximum 300 mégawatts. Mais leur développement permettrait de réduire de façon drastique la production des énergies fossiles sur la planète.
Une soixantaine de projets sont en cours dans le monde. Selon l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique, trois sont opérationnels en Inde, en Chine et en Russie. Cinq autres sont en construction.
Les États-Unis et la Russie sont les principaux acteurs des SMR avec chacun 18 projets, loin devant le Japon (quatre), la Chine (quatre) et l’Europe (trois dont un en France). Le projet français, développé par le CEA, EDF, TechnicAtome et Naval Group, serait destiné surtout à l’exportation.