C'est vous qui le dites

Des parents d’enfants autistes pensent parfois au pire : comprenez-vous ces idées noires ?

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Des parents d’enfants autistes pensent parfois au pire. Samedi dernier, une maman a tué son fils autiste après une crise où elle s’est dit que ça ne finirait jamais et qu’elle n’arrivait plus à gérer la situation. Depuis, plusieurs parents témoignent des difficultés rencontrées au quotidien et des pulsions violentes qui leur traversent l’esprit sans pour autant passer à l’acte. L’animatrice française Eglantine Eméyé, maman d’un enfant polyhandicapé, invitée sur le plateau de C à vous, a expliqué avoir déjà pensé à jeter son fils par la fenêtre et se suicider ensuite.

Vous comprenez ces idées noires ? C’est la question que l’on vous posait ce matin sur "C’est vous qui le dites".

Voici quelques moments forts de l’émission…
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"On ne reçoit pas de soutien"

Margaux, une auditrice d’Ath, est intervenue à ce sujet sur notre antenne : "Je suis maman d’une petite fille polyhandicapée. Je ne pourrais pas passer à l’acte, c’est mon enfant et je ne veux pas lui faire du mal. Mais c’est vrai qu’on peut avoir ces idées parce qu’on est fatigué, on ne reçoit pas de soutien et ce n’est vraiment pas évident. J’ai déjà pensé à partir car je suis fatiguée, le quotidien est difficile. Mais on s’accroche et on se soutient avec mon compagnon. Après avoir eu ces idées, on culpabilise, ce n’est pas facile."

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"On devrait mieux préparer les parents"

Depuis Wasseiges, Leslie nous partage son point de vue : "Je comprends qu’on ait des pulsions violentes ou des idées noires, mais je ne conçois pas du tout le passage à l’acte. Que ce soit un enfant avec ou sans handicap, je pense qu’il y a des passages difficiles, qu’on n’est pas assez préparé au fait d’être parents. On devrait mieux préparer les parents, leur apprendre qu’un bébé peut pleurer sans raison grave, par exemple. J’ai été seule avec ma fille de 3 semaines et j’étais complètement dépassée. Elle n’arrêtait pas de pleurer, je n’en pouvais plus et j’ai regretté d’avoir un enfant. C’est comme avec les adultes, on a des pulsions violentes quand on nous énerve, mais on ne passe pas à l’acte."

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"Il faut une structure à qui parler"

Le débat se termine avec Brigitte à Saint-Nicolas : "J’ai deux enfants autistes et j’ai déjà eu des idées noires. Mon fils de 18 ans a des troubles du comportement. Quand il avait 13 ans, j’ai commencé à avoir peur de lui, il était très difficile. Il jetait la télévision au sol et me pinçait. On a trouvé une solution grâce à une association qui nous a sauvés. Quand on ne voit plus de solution et qu’on est à bout, il faut une structure à qui parler. Le père de mon fils n’a pas accepté l’autisme et nous a quittés. Je n’ai jamais pensé à leur faire du mal, mais j’avais des idées très noires. Il faut se dire qu’ils sont encore plus démunis que nous."

Nous vous invitons à poursuivre le débat sur notre page Facebook "C’est vous qui le dites" et à revoir l’émission sur Auvio. Nous vous donnons rendez-vous du lundi au vendredi de 9h à 10h30 sur VivaCité et La Une pour trois nouveaux débats.

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