En deux jours, la vidéo atteint les 40 millions de vues, les manifestants s’en emparent. La voix et la musique de Shervin Hajipour résonnent dans les rues, dans les écoles, un peu partout dans le monde. Baraye devient l’hymne de la révolution.
"Pour la liberté. Pour les femmes, la vie, la liberté…" : les voilà les dernières paroles de cette chanson Baraye qui valent à son auteur Shervin Hajipour d’être chanté dans tout l’Iran et un peu partout dans le monde et qui lui valent aussi d’être arrêté le 29 septembre dernier à Sari dans le nord de l’Iran.
Le 4 octobre à midi, Shervin Hajipour est libéré. Son compte Instagram, qui avait été fermé, a été rouvert. Le jeune chanteur iranien y présente des excuses. Il va bien, dit-il et rajoute : "Je suis désolé que certains mouvements particuliers basés en dehors d’Iran, avec lesquels je n’ai aucun lien, aient fait un usage politique détourné de la chanson […]. Je n’échangerais mon pays contre aucun autre et je resterai pour ma patrie, mon drapeau, mon peuple, et je chanterai."
On se demande évidemment par quels moyens ces propos ont été extirpés de la plume du jeune chanteur. De nombreuses personnes proposent d’ailleurs d’ajouter à Baraye quelques mots sur les publications Instagram forcées, sur ces mots qu’on écrit sans jamais les penser, sous la menace. Quoi qu’il en soit, c’est trop tard. La musique s’est engouffrée dans la brèche et désormais il y a cette chanson Baraye qui porte la parole du peuple et qui continue de résonner pour les femmes, la vie et la liberté.