Ce mercredi, deux policiers comparaissent devant le tribunal correctionnel de Hasselt pour avoir filmé et partagé une vidéo d’une personne transgenre qui se masturbait en cellule. Les policiers sont poursuivis pour voyeurisme et diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel. Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison.
Les faits remontent à 2019. Un inspecteur de police de Saint-Trond filme l’écran qui affiche les caméras de surveillance d’une cellule. La vidéo de douze secondes est ensuite partagée dans un groupe WhatsApp entre collègues avant d’être diffusée à l’extérieur du groupe.
De plus en plus de discriminations à l’encontre de la communauté LGBTQIA +
Alerté, le Comité P, l’organe de contrôle des services de police, lance une enquête en juillet 2021. Dans son dernier rapport annuel, le Comité P note une augmentation des infractions en lien avec l’orientation sexuelle. En 2021, quinze infractions sont à déplorer contre les personnes LGBTQIA + (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles).
L’ASBL PAJ (Plateforme d’Aide Juridique) a décidé de se constituer partie civile dans ce dossier. Dimitri Verdonck, cofondateur de l’ASBL, cite les raisons qui ont guidé ce choix : "D’abord, pour que la victime puisse être défendue. Il s’agit d’une personne vulnérable de par son orientation sexuelle et ses moyens financiers. Ensuite, il s’agit d’agir dans l’intérêt de la communauté LGBTQIA +, mais aussi plus largement au service de tous les citoyens en situation de vulnérabilité".
L’avocate Felicia Postaru défend ce dossier pour l’ASBL. Elle précise : "La profession d’agent de police, en raison de son caractère exemplatif, nécessite une irréprochabilité. Ce genre de fait est encore plus grave lorsqu’il est commis par des policiers. C’est une circonstance aggravante".