Si l’épisode ne figure pas dans sa biographie officielle, Dong Hyek Lim n’est pas un inconnu pour le public belge : il y a près de vingt ans, ce pianiste coréen estampillé comme protégé de Martha Argerich était arrivé en finale du Concours Reine Elisabeth, classé troisième derrière l’Allemand Severin von Eckardstein et le Chinois Wen-Yu Shen. Mais, jugeant cette place indigne de son talent, Lim avait snobé la remise des prix – et donc la Reine Fabiola. Il fut dès lors rayé du palmarès, la troisième marche du podium 2003 restant vide à jamais depuis.
Ce péché d’ubris ne l’a pas empêché de poursuivre depuis une belle carrière, avec notamment un contrat discographique régulier pour EMI, devenue Warner. C’est ainsi que paraît ce très beau disque consacré à deux des trois sonates posthumes de Schubert, la D. 959 en la majeur (avec son fameux et bouleversant Andantino) et la D 960 en si bémol majeur. Lim s’y montre tour à tour brûlant et pudique, et son interprétation est digne des meilleures références dans ces pages précieuses.
On ne lui en veut plus ? Ben non bien sûr !
CD Warner Classics