Deuxième soirée de finale du Concours à Bozar : la musique incarnée avec générosité et profondeur

Daniel Gwon démarre en force avec un tube. En quelques secondes d’introduction, on est à l’opéra avec Figaro du Barbier de Séville.

Une chanson à boire de Maurice Ravel, puis il est Riccardo pour Bellini. L’atmosphère s’assombrit avec un lied de Mahler… Les pièces s’enchaînent vite, on ne perçoit pas réellement tous les changements de climat.

Puis, c’est au tour de la soprano portugaise Silvia Sequeira. La chanteuse exprime la générosité, elle est LA musique. Elle est tout d’abord une jeune esclave dans Turandot, avec ses envolées lyriques : elle se laisse aller à la passion, à la surprise… Les airs se suivent, Mozart, Wagner puis retour à Puccini : tout est incarné, posé, naturel, honnête. Aucune phrase n’est dite par hasard : les gestes suivent le texte et l’émotion. Silvia Sequeira était rayonnante.

Après la pause, arrive le baryton sud-coréen Taehan Kim : on découvre une magnifique voix, du jeu, une prononciation soignée (et c'est tellement important chez les chanteurs), mais finalement peu de relief dans sa prestation malgré le jeu qu’il déploie.

Enfin, arrive la mezzo-soprano Juliette Mey, originaire de Toulouse, élégante dans une robe bleu nuit satinée. L’air de Vivaldi est un exercice de haute voltige mais elle tient bon : il n’y a jamais de chichis,et toujours de la profondeur. Juliette Mey est une musicienne au service de la musique. Tout coule "presque" de source avec elle, et elle n’a que 23 ans.