Développer le réseau de distribution de gaz, c’est l’un des axes stratégiques de l’intercommunale liégeoise Resa. La priorité, c'est certes l’électricité. Mais cette forme d'énergie risque fort de ne pas suffire à satisfaire les besoins des usines et des ménages. D'où la nécessité de continuer à fournir du gaz, et d'investir. Car, évidemment, il va falloir s’adapter : alors que les bouleversements climatiques s’accélèrent et que le conflit russo-ukranien perdure, le gaz naturel, longtemps considéré comme écologique et économique, est redevenu aux yeux du grand public un combustible fossile au coût difficilement maîtrisable.
S’adapter ? C'est d'abord une question de langage: ne dites plus "gaz naturel", dites "molécule". Le projet consiste à injecter du méthane dans les tuyauteries. Du méthane issu de la fermentation de déchets organiques ou de sous-produits de l’agriculture, ça ne pose pas de difficultés techniques : les formules chimiques sont identiques. Ça demande quand même des investissements. C’est plus compliqué pour du méthane de synthèse, mais le potentiel est prometteur : il s’agit de récupérer le dioxyde de carbone des fumées d’usines, des producteurs de chaux ou de ciment, additionné d’hydrogène. Ce n’est pas pour tout de suite, mais presque: c'est pour demain ou après-demain. Dans cet épisode de Liège en Prime, le directeur général adjoint de Resa, Luc Warichet trace les pistes d’une décarbonation heureuse, de Hannut à Saint-Vith…
