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Diables Rouges

Diables rouges : à StoKöln, on a assisté à trois enterrements

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Les livres d’histoire retiendront que la Belgique (et sa Génération dorée), médaillée de bronze en titre, a été éliminée sans gloire en phase de poules de la Coupe du Monde 2022. Mais dans la foulée, d’autres évènements ont fait mal : démission-départ du sélectionneur Roberto Martinez, retraite du Capitaine-star Eden Hazard, puis de Toby Alderweireld. On enchaîne avec la désignation peu ambitieuse de Domenico Tedesco, un très jeune entraîneur, sans expérience de sélectionneur et qui a connu autant d’échecs que de succès jusque-là. Enfin, sa première sélection laisse sceptique en laissant en rade des valeurs qu’on pensait sûres (Axel Witsel, Michy Batshuayi, Hans Vanaken,…) mais en y intégrant des garçons en difficulté en club (Charles De Ketelaere, Thomas Meunier, Denis Praet).

Bref, depuis près de 4 mois, c’est le pessimisme qui règne en maître. On sait qu’on a mangé notre pain blanc (entre 2014 et 2018) et on se demande combien de temps il faudra se contenter du noir.

Une défaite en Suède puis un mauvais match en Allemagne auraient prolongé la crise

Ce double scénario n’était pas impensable. En manque de confiance, sans automatismes après 3 malheureux entraînements, en pleine reconstruction et composée d’éléments moins prestigieux que ceux de 2018, l’équipe belge n’était pas donnée favorite.

Si les choses s'étaient mal déroulées, on entend déjà les commentaires, dans l’opinion publique ou dans la presse : "La génération dorée n’a rien gagné, mais celle-ci va tout perdre", "Faire de la place aux jeunes c’est bien mais c’est suicidaire de se passer de joueurs comme Batshuayi et Witsel", "Il fallait convaincre Alderweireld de prolonger un peu", "Un entraîneur Laptop c’est bien beau mais s’il n’a aucune expérience comme sélectionneur c’est voué à l’échec", "L’Euro 2024, ce sera peut-être sans les Diables". Etc.

Et c’est tout l’inverse qui se produit. Victoires 0-3 à Stocholm et 2-3 à Köln, et trois enterrements donc.

Premier enterrement : le pessimisme des médias et de l’opinion publique

D’un seul (ou plutôt double) coup, les lunettes noires qui nous présentaient une réalité et surtout un avenir sombres cèdent la place à des verres teintés jaune rose. L’enthousiasme, le plaisir, la fierté, l’euphorie balayent tous les doutes et boostent notre confiance en l’avenir. Après plus de 3 mois de pessimisme, en l’espace de 4 jours, on est passés de "Rien ne va plus" à "Tout ira bien".

En enterrant la fameuse "Génération dorée", on a applaudi à la naissance de la "Génération douée".

Et même si cette fièvre optimiste est exagérée, prématurée, et partiellement artificielle, elle rend incontestablement les choses plus faciles pour la suite de l’opération "reconstruction".

 

Deuxième enterrement : le vague à l’âme des De Bruyne, Lukaku, Courtois et autre Vertonghen

Ils ne l’ont pas tous avoué, mais tous ont douté. Depuis l’après Doha, les cadres de l’équipe ont vécu des sentiments négatifs. L’humiliation qatarienne, les retraites de certains des leurs ou la mise à l’écart de quelques autres, l’incertitude sur la qualité de la relève et du nouveau sélectionneur, les critiques, lourdes parfois, des médias et de l’opinion publique n’ont pas enchanté des garçons qui connaissent toujours le succès et la reconnaissance en club.

Et d’un coup, après 3 jours d’entraînement avec le nouveau Coach et deux succès (dont un "historique" contre la Mannschaft), ils semblent métamorphosés : gonflés à bloc, rieurs, déterminés, confiants, leaders, et même admiratifs vis-à-vis des gamins qui se proposent de reprendre le flambeau petit à petit.

Kevin De Bruyne est le parfait symbole de cette transfiguration. De Schtroumpf grognon à Grand Schtroumpf, inépuisable, déterminant, avouant lui-même "Je suis impressionné par l’énergie qui anime l’équipe ces jours-ci". Et Romelu Lukaku a déclaré "J’ai beaucoup aimé le courage des jeunes durant ce stage. Ils m’ont fait penser à nous, au début".

Troisième enterrement : l’espoir de revoir certains joueurs connus dans cette nouvelle Belgique

Jamais Domenico Tedesco ne dira que la porte est fermée pour tel ou tel joueur. Mais après les débuts "en fanfare" de cette Belgique 2.0, les absents sont les grands perdants de l’ouverture de l’Ere Tedesco. Jason Denayer, Dedrick Boyata, Christian Benteke, Brandon Mechele, Dries Mertens… peuvent (hélas pour eux) se considérer comme retraités. Batschuayi, Witsel, Vanaken et Leander Dendoncker ont de bonnes raisons de douter de leur avenir en noir-jaune-rouge. Pour Youri Tielemans, Thorgan HazardAlbert Sambi Lokonga, Hugo Cuypers, et d’autres, il faudra présenter de bons arguments pour intégrer la liste mais c’est possible.

On pourrait évoquer un 4è double enterrement: celui de Roberto Martinez et de Thierry Henry. Pour le premier, à qui on doit en partie les succès des années 2016-2020, tout le monde considère aujourd'hui que l'heure d'un changement avait sonné. Et pour le second, dont plusieurs joueurs, dont Romelu Lukaku, avaient fait le successeur idéal de Martinez, plus personne n'évoque cette non-candidature. Et le geste de Big Rom en fin de match à Cologne (il va chercher Domenico Tedesco pour aller saluer ensemble les supporters belges) est très explicite.

Diables Rouges : la Belgique s offre l Allemagne en amical

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