Diables Rouges

Diables Rouges : la triple opération séduction de Domenico Tedesco démarre sur les chapeaux de roues

Domenico Tedesco : "Je suis triste de déjà quitter les joueurs, j'ai déjà envie d'être en juin"

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Les Diables Rouges viennent d’empocher deux victoires en deux rencontres : en Suède, dans le cadre de la campagne qualificative pour l’Euro 2024 (0-3), et en Allemagne, un match amical aussi spectaculaire qu’historique (2-3).

L’ère de Domenico Tedesco à la tête de l’équipe nationale belge démarre sur les chapeaux de roues. En peu de temps, le coach italo-allemand est parvenu à s’attirer de nombreuses sympathies. Aucune ombre, pour le moment, à sa triple opération séduction.

Etape 1 : séduire les dirigeants

Remplacer Roberto Martinez, sélectionneur du noyau belge depuis 2016, n’était pas chose aisée. L’équipe porte sur le front l’étiquette de ‘génération dorée qui n’a rien gagné’. Les cadres partent petit à petit à la retraite (Eden Hazard, Toby Alderweireld et Simon Mignolet) tandis que d’autres n’ont plus les jambes qu’ils avaient à 20 ans. La formation belge semble dans un creux, mais ça n’a pas empêché Tedesco d’envoyer sa candidature lorsque le siège du Catalan était officiellement disponible.

Intégré dans un premier temps sur une short list resserrée, le jeune coach de 37 ans n’a jamais entrainé de sélection nationale. Il a toutefois pu mettre en avant une expérience plus que consistante avec des équipes de jeunes (à Stuttgart et Hoffenheim particulièrement, de 2013 à 2017).

"C’était une grosse surprise pour nous d’apprendre la nomination de Tedesco. J’ai lu que c’était l’entraîneur d’une sélection le plus jeune au monde. Il préfère entraîner des jeunes joueurs. Il doit trouver un équilibre avec son noyau actuel. L’équipe veut grandir, il peut être la bonne personne pour y parvenir", nous racontait Henrik Jacobs (du Hamburger Adenblatt) au détour du stade de Cologne.

Son deuxième atout, c’est ce numéro 1 brillant et symbolique des meilleurs résultats obtenus à l’Académie des coaches allemands devant un certain Julian Nagelsmann (Hoffenheim, Leizpig et Bayern). Ses connaissances tactiques semblent élevées. Son curriculum vitae fait donc mouche auprès des dirigeants à la Fédération belge, à commencer par Peter Bossaert, désormais ex-CEO. On décide de lui confier les clés de la transition entre la génération dorée et celle des jeunes qui souhaite y succéder.

Etape 2 : séduire les joueurs

L’étape suivante, c’est celle qui doit lui permettre de créer, en un laps de temps très court, un début positif d’alchimie avec son groupe. Les joueurs se rassemblent lundi midi et disputent leur première rencontre, en Suède, seulement… quatre jours plus tard. Quelques séances d’entrainement seulement, quelques moments de causerie, quelques instants de complicité. Mais le polyglotte Tedesco peut compter, là aussi, sur un atout. "C’est un top entraîneur, très jeune et très ambitieux. Il est capable d’installer très rapidement un bon contact avec ses joueurs. Il parle beaucoup avec eux. Ça fonctionne souvent très bien", nous précisait lui Carlos Ubina, du Stuttgarter Zeitung.

Et il faut reconnaitre, même si le temps accordé aux médias durant les entrainements n’excède jamais quinze minutes par jour, qu’il semble se passer quelque chose. Atmosphère positive, enthousiasme notamment grâce à la présence des jeunes. Pour se faciliter la tâche, l’entraineur indique que "seul le résultat comptera en Suède" et opte pour un 4-4-2, le système tactique le plus facile à assimiler quand on n’a pas la vie devant soi pour préparer une rencontre.

Là aussi, Tedesco peut avoir le sourire. Un succès 0-3 en Suède, avec un triplé de Romelu Lukaku, et des essais qui portent leurs fruits, comme Wout Faes et Arthur Theate en défense ou encore Dodi Lukebakio, déroutant et à l’assist à deux reprises. La victoire 2-3 quatre jours plus tard en Allemagne apporte aussi son lot de satisfactions, même si la deuxième période était plus laborieuse. Les gestes entre l’entraineur et ses joueurs semblent sincères et confirment l’élan.

Etape 3 : séduire le public

Les deux résultats aidants, les commentaires ça et là autour de Tedesco, de son audace et de ses choix sont loin d’être négatifs. L’équipe belge a osé des choses, a planté six buts en deux matches, a changé de système tactique plusieurs fois et la jeunesse a reçu, enfin, une vraie chance. L’entraineur italo-allemand est réservé, timide. Sa recette, emprunte de franchise et de choix forts, prend la bonne direction jusqu’ici.

Son coup de maitre, c'est naturellement la première demi-heure génialement intense en Allemagne. La réussite des cadors, à l'image de Romelu Lukaku (quatre buts en deux matches) et Kevin De Bruyne (un but et deux assists contre les Allemands), alliée à l'éclosion des jeunes a tout pour plaire.

Bien sûr, il ne s’agit que de deux rencontres et il reste pas mal de pain sur la planche. Ne boudons pas notre plaisir, même si la prudence doit continuer d'accompagner les analyses. La dynamique parait en tout cas très intéressante et le renouveau permet d’envisager des jours, et des mois, positifs pour les Diables Rouges.

Rendez-vous en juin pour les rencontres qualificatives de l'équipe nationale belge face à l'Autriche, le samedi 17, et en Estonie, trois jours après.

Diables Rouges : Domenico Tedesco
Diables Rouges : Domenico Tedesco © Belga Image - Virginie Lefour

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