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Diables Rouges : l’heure du Tchèque out

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Par Manuel Jous

Après des mois de séparation, assortis d’un séjour imposé dans la résidence secondaire de Den Dreef, Diables Rouges et supporters ont enfin rendez-vous pour des retrouvailles en grandes pompes dans leur bon vieux Stade Roi Baudouin. Ça tombe bien, c’est précisément ce soir que le soutien du 12è homme sera utile pour pousser la Belgique vers une victoire synonyme de qualification officieuse pour la Coupe du Monde.

Sans surprise, c’est bien ce 5è match de la (courte) campagne qui en constituera le tournant, face à une équipe tchèque qui avait solidement bousculé les Diables à l’aller (avant de confirmer son nouvel élan lors de l’Euro…). Par miracle, la Belgique avait réussi à ramener un point de Prague. Par miracle aussi, les Tchèques avaient eu le bon goût de perdre au Pays de Galles. Ce qui explique la situation favorable de ce jour : en cas de victoire, les hommes de Martinez compteraient 6 points de plus que la bande à Soucek (en n’oubliant pas que les Gallois n’ont encore joué que deux fois…).

Devant Thibaut Courtois, il sera indispensable que la défense se ressaissise. Encaisser deux buts face à la 110è nation mondiale, tout en lui offrant un chapelet de possibilités plus ou moins franches, trahit une fébrilité que l’on n’aurait pas osé imaginer dans un tel contexte.

Le retour de Jan Vertonghen a été confirmé dès après le match de Tallinn. Le recordman de sélections (132è cap ce soir !) retrouvera sa place naturelle dans le trio défensif, en espérant que sa présence ramène l’équilibre et remette les idées en place à Dedryck Boyata et Toby Alderweireld. Car, sauf surprise, Jason Denayer devra s’effacer, alors que Zinho Vanheusden sera prudemment gardé au frais pour le déplacement de mercredi à Kazan.

Avec ou sans Tielemans ?

Absent de la feuille de match en Estonie pour cause de coup à la cheville pris lors de l’entraînement de la veille, Youri Tielemans devrait effectuer son retour dans le 11 aux côtés de l’indispensable Axel Witsel. S’il joue, Tielemans aura le désir d’effacer le souvenir d’un Euro en demi-teinte. Dans le cas contraire, Leander Dendoncker devrait recevoir la préséance sur Hans Vanaken, dont le profil plus offensif et moins athlétique convenait mieux en Estonie que face aux Tchèques.

Suivant le même raisonnement, Alexis Saelemaekers et Yannick Carrasco (qui avaient été choisis essentiellement pour leurs qualités offensives) auraient dû céder leur place à Thomas Meunier et Timothy Castagne, dont on connaît l’importance et l’utilité dans les phases d’urgence défensive. Mais si les signaux sont au vert pour le "masqué de Leicester" (épargné à Tallinn car menacé de suspension), il n'en va pas de même pour le défenseur de Dortmund, en manque de rythme, et qui s'est contenté d'un entraînement individuel hier. Logiquement, tout cela devrait donc profiter à Thomas Foket, qui n'a jamais déçu lors de chacune de ses montées au jeu avec les Diables. Et s'est même permis le luxe d'inscrire un (beau) but en Estonie...

Lukaku dans le "club des 100"

Dans la fraîcheur balte, les plus belles satisfactions ont émané de nos deux stars : Eden Hazard et Romelu Lukaku. Le premier a fait exploser sa joie de jouer en apportant légèreté et fluidité à une animation belge souvent empruntée, le second a prouvé qu’il constituait bien l’un des attaquants les plus redoutables de la planète. Son 2è but était un modèle du genre. Dans un style typiquement lukakien, dos au but, attendant le moment le plus opportun pour se retourner et propulser le ballon qu’il couvait jalousement sous son pied, hors de portée du gardien. Tout le monde sait comment la phase va se finir (en ce compris Lukaku lui-même et le malheureux défenseur commis à son marquage), et personne ne peut l’empêcher… Ce soir, pour sa 100è cap, on a comme l’impression que Big Rom voudra honorer le rendez-vous d’une pierre blanche…

Reste à octroyer une 3è place aux côtés de cet enviable duo. Et là, les candidats se bousculent. Entre Yannick Carrasco (curieusement ramené, en Estonie, à une position qu’il n’occupait plus depuis des mois en sélection…), Leandro Trossard (assez actif à Tallinn, mais totalement maladroit dans le dernier geste), ou encore Dodi Lukebakio, les options sont nombreuses. Même en l’absence de De Bruyne, Doku ou Mertens.

Fort heureusement, si la défense demeure un puits d’interrogations sans fond, l’attaque, elle, demeure encore porteuse de bien beaux lendemains. Et tant qu’une équipe réussira à marquer plus de buts que son adversaire, elle finira toujours par s’imposer…

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