Diables Rouges

Diables Rouges : pour du beurre, mais pour la gagne

Teemu Pukki, la fine lame finlandaise

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Par Manuel Jous

La situation nous renvoie 3 années en arrière. Deux matchs, deux victoires (avec, certes, davantage de sueurs froides dans le cas présent) et une 3è rencontre que les Diables Rouges, s'ils étaient balancés un mois sur une île déserte, pourraient accueillir comme un "confort" obtenu de haute lutte. Au menu : Kalakukko (poisson en croute de seigle), Porkkanalaatikko (gratin de carottes) et Mustikkapiirakka (tarte aux myrtilles), des spécialités finlandaises au nom aussi imprononçable que sont vaines les spéculations quant à la meilleure place finale à décrocher dans le groupe.

Comme il y a 3 ans, il ne faut rien calculer. Jouer et tenter de gagner. Point. D'autant qu'ici, un partage ne suffirait même pas à nous priver de la première place. Non, il faudrait carrément perdre contre la Finlande. Et, dans ce cas, accepter de commettre des erreurs fatales qui pourraient précipiter la défaite. Qui tolèrerait cela ? Tant dans le groupe qu'à l'extérieur... Tout cela pour éviter de tomber dans une potentielle mauvaise "moitié de tableau" ? Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Il y a 3 ans, de nombreux Diables rêvaient de se mesurer au Brésil en 1/4 ! Une perspective beaucoup plus séduisante, il est vrai, que celle d'éventuellement couler contre la Colombie, dans la moitié prétendument plus facile du tableau...

S'il n'est pas nécessaire de devoir battre toutes les grandes nations pour prétendre à un titre européen, il faut en tous cas être capable d'être... prêts à les battre. La nuance est importante, et ne s'encombre pas de calculs qui, de surcroit, pourraient encore être mis à mal...après le coup de sifflet final à Saint-Petersbourg.

Les titulaires à la place des réservistes

Ce n'est pas dans les habitudes maison, mais Roberto Martinez a déjà annoncé 4 noms (en plus de Thibaut Courtois qui, en tournoi, joue tout) assurés de débuter le match contre la Finlande. Des noms qui, en d'autres circonstances, auraient sans doute été ceux...qui auraient reçu du repos ! Mais, pour des raisons différentes, tant Vermaelen que Witsel, Eden Hazard ou De Bruyne ont besoin de jouer. Nécessité individuelle et priorité collective aussi. Eprouver l'équipe qui, dans la phase des matchs à élimination directe, doit guider la Belgique vers le dernier carré à Wembley (ou Budapest...).

Devant Thibaut Courtois (impeccable sur les deux premiers matchs !), le doyen du noyau Thomas Vermaelen va donc retrouver le poste stratégique de pion central de la défense. Après Boyata contre la Russie parce que il avait des références contre la Russie, Denayer contre le Danemark parce qu'il avait des références contre le Danemark, quoi de plus logique que de retrouver Vermaelen... qui avait joué contre la Finlande lors de notre dernière confrontation le 1er juin 2016, en préparation de l'Euro français, et qui a donc des références contre la Finlande... Ceci est dit en boutade, bien entendu, mais souligne le manque de certitudes du sélectionneur à ce poste stratégique, où il sera intéressant de revoir un Vermaelen, épaulé des anciens siamois de Tottenham : Jan Vertonghen (130è cap le cas échéant !) et Toby Alderweireld.

Sur les flancs, les choix vont bientôt s'imposer d'eux-mêmes, car si Timothy Castagne n'est plus là, Thorgan Hazard (gène aux ligaments du genou gauche) est resté à Tubize pour se ménager, et Nacer Chadli (mollet) a été un peu perturbé médicalement au retour du Danemark... Il n'est pas impossible que le le Liégeois soit aligné malgré tout, mais si jamais le risque est trop grand, alors Martinez se tournera soit vers Yannick Carrasco, dans une fonction qu'il préfère ne plus trop occuper, soit vers Leandro Trossard qui pourrait être testé à cette position.

Le quintet magique

Le retour d'Axel Witsel devrait précipiter la disparition de Leander Dendoncker du 11 de base. Paradoxalement, le joueur des Wolves n'a pourtant pas démérité. C'est même probablement le joueur de champ à avoir le moins sombré lors du naufrage de la première mi-temps à Copenhague. Mais on ne touche pas à Youri Tielemans. Même avec ses 98% de temps de jeu en Premier League et une saison atrocement longue. Ponctuée de deux premiers matchs d'Euro... en-dessous du niveau attendu du médian de Leicester, qui est d'ailleurs le premier à le reconnaître.

Devant, c'est un trident de feu que Roberto Martinez s'apprête à aligner : Kevin De Bruyne (dont il est inutile de rappeler l'importance...), Eden Hazard (dont l'aisance retrouvée fait plaisir à voir) et Romelu Lukaku, deux fois élu homme du match dans cet Euro (!) et dont le sélectionneur se plait à répéter que c'est un joueur qui a besoin de jouer...le plus possible pour se sentir bien. Dommage pour Michy Batshuayi et Christian Benteke, qui risquent bien de devoir se contenter du rôle de concierges de luxe pour un Big Rom plus impressionnant que jamais !

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