“Goedemiddag, bonjour”. Même s’il a poursuivi sa conférence de presse en Anglais – langue qu’il maîtrise mieux – par la suite, Domenico Tedesco a planté le décor en s’adressant directement aux Belges dans leur langue natale dès ses premiers mots en tant que sélectionneur.
Costume noir, chemise blanche parfaitement ajustée, il a narré ses dernières semaines, évidemment fortes en émotions : “J’étais chez le dentiste et j’ai lu que Roberto Martinez partait. J’ai fait un screenshot, je l’ai envoyé à mon agent. Je lui ai demandé ce qu’il en pensait. Lui n’était pas pour. Il m’a dit que ce serait difficile, que je n’avais jamais coaché de sélection nationale, que je n’avais jamais coaché en Belgique et que je ne serais donc pas favori. Mais bon, maintenant je suis là.”
Il est là et bien là. Questionné sur ses qualités, le nouveau sélectionneur l’a joué modeste mais a réaffirmé toute son ambition et son énorme motivation : “C’est difficile de parler de soi-même. Je préfère quand d’autres parlent de moi. Je suis super motivé, j’ai faim, je suis impatient. Si j’ai une qualité, c’est celle-là.”
Tedesco en a également profité pour dresser les lignes de ses semaines à venir. Au programme, apprivoiser le football belge et découvrir la Jupiler Pro League : “Ces dernières semaines, j’ai jeté un oeil au championnat belge. Il y a de nombreux jeunes talents. C’est la volonté des clubs de titulariser des jeunes, c’est intéressant. On a du travail. On doit connaître tous ces joueurs, connaître les clubs. Il y a beaucoup de travail pour moi, pour nous.”
A 37 ans, Tedesco devient donc le plus jeune sélectionneur au monde. Pas une mince affaire, mais à l’écouter, il sait déjà ce qu’il doit faire : “Je dois être proche des joueurs. Je dois leur parler, parler au staff, voir quels problèmes ils avaient ces derniers mois. Une fois que ce sera fait, on pourra améliorer les choses. Evidemment qu’on a certaines idées mais ce ne serait pas sérieux d’en parler aujourd’hui. Tout ce que je dirais, ferait indirectement injure à l’ancien sélectionneur.”
Alors, vers quoi se dirige-t-on ? Tedesco va-t-il transfigurer complètement ces Diables vieillissants ou poursuivre à la sauce Martinez en faisant confiance à l’ancienne garde ? “C’est une bonne question. J’ai été honnête dès le début. Pour moi, il n’y a pas de jeunes et de vieux. Il y a juste de la qualité. J’ai toujours été habitué à jouer avec des jeunes, certes, mais ce n’était pas forcément pour faire jouer des jeunes. On n’a pas le temps pour faire des expérimentations. On doit mettre la meilleure équipe sur le terrain. Les meilleurs joueront. Concernant ma composition ? Je ne sais pas encore. Cela dépendra des joueurs. On discutera, on s’entraînera. Il faut partager les mêmes ambitions, les mêmes principes, les mêmes idées. Si j’ai parlé avec Eden Hazard ? Vous savez, si un joueur a pris sa retraite, c’est qu’il avait ses raisons…”