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"Diamants bruts", la série au cœur d’Anvers

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Par Johanna Bouquet via

La série "Diamants Bruts" est sortie le 21 avril dernier la plateforme Netflix. Une série belge, réalisée par Yuval Yefet et Rotem Shamir, qui se déroule au cœur d’Anvers au sein d’une famille juive orthodoxe de diamantaires. Une série qui est, depuis sa sortie, un carton d’audience : à la 5e place au niveau mondial et à la première place en Belgique avec plus de 11,6 millions d’heures visionnées.

Tout commence par le suicide d’un homme juif orthodoxe. Yanki quitte le lit et la maison comme tous les matins, se rend dans l’entreprise familiale de diamantaires et se tire une balle dans la tête. De quoi poser l’intrigue directement et nous tenir accrochés dès le début. Au sein de la communauté, évidemment c’est un choc. Mais c’est aussi le début de nombreux secrets qui vont remonter à la surface. Le décor, le secteur des diamantaires et le fait que cela se déroule au sein d’une communauté religieuse fait du culte du secret, un personnage à part entière. L’impression forte que nous sommes, nous public, cachés derrière des rideaux à observer des scènes interdites. Et parmi ses secrets, l’un d’eux refait surface. Il s’agit du frère du défunt, Noahn interprété par Kevin Janssens. Ce dernier a fui la communauté et sa famille il y a une quinzaine d’années. Et l’accueil qu’on lui réserve est pour le moins glacial, teinté de méfiance et de rancœur. Très, vite, on comprend aussi que Yanki laisse derrière lui une lourde dette contractée… Auprès de la mafia albanaise.

Un polar réussi

Tous les ingrédients d’un bon polar sont réunis dans cette série en 8 épisodes. Tous les personnages ont une importance capitale à l’histoire, aucun d’eux n’est superficiel. Et la tension inhérente à un contenu "crime" est sans cesse maintenue à un juste niveau suffisant pour nous tenir en haleine mais sans pour autant nous lasser ou nous étouffer. A part quelques petites choses un peu trop attendues, c’est une série à tiroir avec des intrigues dans l’intrigue sans que jamais le spectateur ne se perde et sans (presque) jamais user de fioritures inutiles.

On notera toutefois une certaine longueur dans les épisodes. Pour regarder cette série, il faut prendre son temps. Mais cela n’empêche pas de maintenir un rythme cadencé.

Un casting de femmes puissantes

La série s’appuie également sur un casting solide. Dans le rôle de Noah Wolfson, Kevin Janssens, l’outsider un peu bad boy et légèrement torturé, parvient à faire un presque sans faute, en évitant les pièges du cliché avec une certaine dextérité.

Mais ce sont surtout les femmes qui parviennent à s’illustrer dans cette série. Le rôle d’Adina, la sœur de Noah, est parfaitement interprété par Ini massez : tout y est, de la retenue, de la puissance et un certain équilibre. Quant à l’interprétation de Gila, l’épouse de Yanki qui est aussi l’amour de jeunesse du personnage principal, on ne peut que la saluer. Elle manie habilement l’ambiguïté de son personnage coincé entre soif de liberté et peur de prendre des risques.

Le succès des séries belges ?

"Diamants bruts" c’est aussi la preuve de plus, s’il en fallait, qu’en Belgique on sait produire de bonnes séries, le niveau est là. Ces derniers temps, on remarque pas mal de séries belges qui cartonnent. C’est le cas notamment de la série "Undercover" qui a également rencontré un franc succès sur Netflix et qui a su s’exporter à l’international. On en est aujourd’hui à la troisième saison. Et fun fact, "Diamants bruts" et "Undercover" ont été produites en partie par la même société flamande, De Mensen. On peut aussi penser à la série 1985 qui retrace l’histoire des tueurs du Brabant à voir sur Auvio, tout comme Baraki.

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