Guerre en Ukraine

Diplomatie : les Pays baltes convoquent leurs ambassadeurs chinois après des propos polémiques sur l’ex-URSS

Images d’illustration

© Getty

Par AFP, édité par Kevin D.

La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie vont convoquer lundi les ambassadeurs chinois dans leurs capitales respectives après des propos de l’ambassadeur de Chine en France mettant en cause "le statut de pays souverain" des territoires de l’ex-URSS.

"Les trois Etats baltes vont convoquer dans la journée 'les émissaires chinois' pour demander une clarification, savoir si la position de la Chine a changé concernant l’indépendance, et leur rappeler que nous ne sommes pas des pays post-soviétiques mais des pays ayant été illégalement occupés par l’Union soviétique", a déclaré le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis, en marge d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères.
 

Pékin fait une mise au point

Pékin a assuré ce lundi respecter le "statut d’Etat souverain" des pays de l’ex-URSS, après les déclarations controversées de l’ambassadeur chinois en France.

"La Chine respecte le statut d’Etat souverain des républiques" nées après la dissolution de l’Union soviétique, a déclaré à la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Mao Ning. "Après l'effondrement de l'Union soviétique, la Chine a été l'un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec les pays concernés", a-t-elle précisé. "Depuis l'établissement des relations diplomatiques, la Chine a toujours adhéré au principe du respect mutuel et de l'égalité pour développer des relations bilatérales d'amitié et de coopération", a ajouté la porte-parole. 

Des propos polémiques

Interrogé vendredi soir sur la chaîne française LCI, Lu Shaye, l’ambassadeur de Chine en France a estimé que les pays de l’ex-URSS "n’ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu’il n’y a pas d’accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain". Concernant la Crimée, un territoire ukrainien que la Russie occupe depuis 2014, il a déclaré : "Ça dépend de comment on perçoit ce problème. Il y a l’Histoire. La Crimée était tout au début à la Russie. C’est Khrouchtchev qui a offert la Crimée à l’Ukraine dans l’époque de l’Union soviétique."

Le diplomate chinois a appelé à arrêter de "chicaner" sur la question des frontières post-soviétiques. "Maintenant, le plus urgent est d’arrêter, de réaliser le cessez-le-feu" entre Russie et Ukraine, avait-il estimé.

"Consternation" côté français

Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué avoir "pris connaissance avec consternation" de ces propos, demandant à la Chine "de dire (s’ils) reflètent sa position, ce que nous espérons ne pas être le cas". L’Ukraine a été reconnue internationalement "dans des frontières incluant la Crimée en 1991 par la totalité de la communauté internationale, Chine comprise, à la chute de l’URSS comme nouvel Etat-membre des Nations unies", a insisté Paris, rappelant que l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 est "illégale au regard du droit international".

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