L’étude passe en revue les faits biologiques et neurophysiologiques connus et en arrive aux hypothèses, étant donné qu’on ne sait pas encore vraiment pourquoi les jurons ont cet effet positif.
On constate d’abord que les effets positifs du juron ne sont pas observés si on les profère dans une langue qui n’est pas notre langue maternelle.
L’hypothèse de travail qui reste à démontrer est si ces effets positifs sont en lien avec l’éducation qui, dans toutes les cultures, réprimande les enfants lorsqu’ils utilisent les jurons : "Ce n’est pas bien, tu ne peux pas dire ça."
Cette interdiction que les adultes donnent à l’utilisation des jurons ou des insultes par les enfants implique que, lorsqu’ils vont utiliser ces expressions, il va y avoir une charge émotionnelle du mot interdit, explique Pasquale Nardone.
Il s’agit maintenant d’étudier si, à partir des jurons pratiqués par les enfants, puis du glissement vers l’adolescence et enfin au passage à l’âge adulte, les effets restent effectivement cohérents et sont bien transmis par cette éducation à la répression de ce type de langage.
L’histoire et la culture font évoluer les jurons, qui parfois perdent leur charge émotionnelle. On peut ainsi glisser de l’injure à un mot d’une banalité confondante, c’est le cas par exemple de bigre ou du coquefredouille employé au Moyen Âge.