La journée a été marquée par la clôture du sommet entre Vladimir Poutine et Xi Jinping. Lors d’un dîner d’état, les deux présidents ont trinqué à la prospérité de leurs peuples. Les deux hommes sont également parvenus à un accord sur le gigantesque projet de gazoduc Force de Sibérie2, symbole de la volonté de Moscou de réorienter son économie vers l’Asie face aux sanctions internationales.
Le plan de paix proposé par la Chine a été au centre des discussions, même si aucune décision ne s’est dégagée de cette rencontre bilatérale. "Nous estimons que de nombreux points du plan de paix proposé par la Chine […] peuvent servir de base pour un règlement pacifique (du conflit)", a commenté Vladimir Poutine. Il a toutefois affirmé ne pas voir de "disposition" de Kiev et de l’Occident à trouver une issue sur la base du plan chinois.
Dans une déclaration commune, les deux hommes se sont dits "très préoccupés" par "le renforcement grandissant des liens entre l’Otan et les pays" d’Asie-Pacifique.
Le patron de l’OTAN a estimé ce mardi que la Chine devait parler directement à l’Ukraine. Xi doit dialoguer "directement" avec Zelensky, estime Jens Stoltenberg.
En Ukraine, le Premier ministre japonais a effectué une visite surprise, notamment à Bouchra (photo). "Alors que je pose le pied à Boutcha aujourd’hui et que je suis témoin de toutes les brutalités qui y ont été commises, j’éprouve un fort sentiment d’indignation", a déclaré Fumio Kishida, ajoutant que "le monde entier est choqué" par ces atrocités.
Le FMI a validé la mise en place d’un plan d’aide d’un montant total de 15,6 milliards de dollars. Le plan doit permettre de "soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d’une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l’adhésion à l’Union européenne".
Parallèlement, la diplomatie russe tente d’arrondir les angles à propos de la question des enfants "amenés de force en Russie" et du mandat d’arrêt délivré par la CPI à l’encontre de Poutine. Le Représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vasily Nebenzya a réitéré l’intention de renvoyer les enfants qui ont été évacués de la zone de conflit vers l’Ukraine lorsque les conditions y seront suffisamment sûres pour cela. "Nous avons voulu les épargner du danger que pourraient représenter les activités militaires", a-t-il précisé.
Sur les différents fronts, les combats se poursuivent mais les avancées russes sont minimes. En cause, les tensions de plus en plus grandes au sein même des forces du Kremlin. L’armée d’Etat doit composer avec une milice privée Wagner de plus en plus arrogante sur le terrain et dont les méthodes ne cadrent pas tout à fait avec l’idéal militaire comme le montrent de nombreux soldats sur les réseaux sociaux. Pour s’assurer des succès, les "cadres" de Wagner n’hésitent pas à sacrifier des combattants afin de localiser les positions ukrainiennes. Car à l’intérieur même de Wagner, il y aurait une armée à deux vitesses. Les mercenaires d’expérience, précieux, et utilisés comme des forces spéciales, et puis les autres, la chair à canon, les repris de justice, les engagés pour faire nombre, pour aller en première ligne, en compagnie des conscrits de l’armée russe.