"Cela doit remonter à 1997 ou 1998. Je suis allé à la 'klimkoers', une course de côte à Harzé. J’étais venu voir les juniors et les débutants pour les recruter dans mon équipe. 2 coureurs étaient devant chez les juniors. Philippe Gilbert et Preben Van Hecke. Après la course, j’ai discuté avec Phil, mais aussi avec son frère, son père Jeannot et sa maman, Anita. Un an plus tard, il roulait chez nous dans l’équipe Go Pass - ABX".
Ce sont les coulisses d’une première rencontre. Dirk De Wolf, ancien cycliste professionnel découvre à la fin des années 90 un jeune Wallon plein d’ambition. Son nom? Philippe Gilbert. Le jeune Liégeois tape dans l’œil du Flandrien.
"Dans toutes les courses importantes, il était dans le top 3" raconte l’ancien vice-champion du monde. "Tu sais à ce moment-là qu’il sera un bon coureur chez les espoirs et qu’il passera sans doute rapidement chez les pros à 20 ou 21 ans. Et finalement, c’est même arrivé plus tôt".
Du travail, du talent, des qualités indéniables et une incroyable détermination. Dans les catégories d’âge, le jeune Liégeois avait déjà quelque chose en plus que les autres.
"Son caractère !" se souvient l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège en 1992. "Il venait s’entraîner dans les Flandres. Il faisait les reconnaissances des courses. A Ternat. À Liedekerke, Erpe Mère, Kwaremont ou au Mont de l’Enclus,... et il gagnait ! Il venait aussi dormir chez ma mère dans notre maison. S’adapter et apprendre le néerlandais. Il a rapidement été accepté par les coureurs flamands. Il avait ce caractère audacieux. Cette envie de devenir toujours meilleur. Il voulait participer aux plus grandes courses du calendrier. En junior, il a terminé 2ème des championnats de Belgique, je pense... Il était un des coureurs les plus costauds de sa génération avec Boonen, Van Goolen, De Weert, Van Hecke".
Il venait dormir chez ma mère dans notre maison pour s’adapter et apprendre le néerlandais.
Dès ses premiers coups de pédale, Philippe Gilbert collectionne les victoires. Le Liégeois est un serial winner chez les jeunes.
"C’était un vainqueur !" se souvient Dirk De Wolf. "Phil, il a gagné 20 courses en 2ème année junior je pense. Comme Francesco Planckaert. En espoir, 1ère et 2ème année, il avait déjà gagné des grandes courses. Le Triptyque Ardennais, Romsée-Stavelot-Romsée, le Tour du Loir et Cher,... Il gagnait 15-20 courses par saison. Phil était l’un des meilleurs chez les jeunes. Et il gagnait dans les 9 provinces. Au Luxembourg, à Liège, à Namur, dans le Limbourg, en Flandre orientale, en Flandre occidentale, à Anvers. Phil était capable de gagner des courses partout".