On n'est pas des pigeons

Dis, Papa, c’est quoi le RAVeL ?

Par On n'est pas des pigeons

L’abréviation signifie " Réseau Autonome des Voies Lentes ", des routes réservées uniquement aux cyclistes, aux piétons, aux personnes à mobilité réduite, et aux cavaliers.

RAVeL à Lincent, Belgique.
RAVeL à Lincent, Belgique. © Tous droits réservés

Le RAVel compte 2000 km de routes. Il n’y a pas si longtemps, il y en avait deux fois plus. On vous explique avec un petit cours d’histoire.

Une bonne idée abandonnée au profit de la modernité

Arrêt du tram à Lavacherie, Belgique.
Arrêt du tram à Lavacherie, Belgique. © Wikilivres

En réalité, le RAVeL, c’est l’ancien tracé du vicinal : un réseau de 5000 km de voie ferrée où passaient des trams. Ceux-ci reliaient la quasi-totalité des villages du pays, même les plus reculés. La Belgique en était fière, puisqu’elle pouvait se vanter d’avoir le réseau ferroviaire le plus dense du monde, donc être à la pointe du transport en communEn 1935, nous avions 5000 km de lignes de tram, plus 5000 km de lignes de train. En mettant tous ces rails bout à bout, on aurait atteint le Japon. Les gens n’avaient pas besoin de voiture, ni de camion. Ils n’avaient pas de problème de mobilité.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Allemands ont récupéré le fer des rails pour fabriquer des canons. Puis les Américains ont amené la modernité : un monde où la voiture est synonyme de réussite et de liberté. Le rail a ainsi été abandonné au profit de la route. Et très vite, la nouvelle fierté de la Belgique était d’avoir le réseau d’autoroutes le plus dense !

Et ce n’est pas sans conséquence pour la planète

Voilà pourquoi aujourd’hui

  1. un tiers des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial vient des transports
  2. la voiture et les camions sont un fléau pour l’environnement, mais aussi pour notre santé
  3. et prendre le tram est devenu impossible dans les petits villages du pays

Aujourd’hui, quand on nous dit de préférer la mobilité douce, et de faire du vélo pour aller travailler, c’est un parcours du combattant, nos villes étant désormais pensées pour la voiture. Il ne reste que 3000 km de voie ferrée, c’est 7000 km de moins qu’avant.

Pourtant, la voiture a encore un bel avenir. On nous encourage à privilégier les véhicules individuels électriques. Ce qui équivaut à encourager l’extraction hyperpolluante pour les fabriquer, et de l’électricité qui, soit dit en passant, est encore produite avec des énergies fossiles dans la majorité des pays du monde. Tout ça, pour utiliser toujours plus de voitures qui transportent en moyenne une seule personne. Et éviter de dépenser de l’argent pour développer un réseau de transports en commun moins encombrant, plus efficace et surtout… moins polluant.


Retrouvez "On n’est pas des pigeons" en replay sur Auvio.

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