Le chanteur et claviériste américain Donald Fagen au micro de Patrick Bivort, à l’occasion du quarantième anniversaire de la sortie de son premier album solo. Né en janvier 1948 et membre fondateur du groupe Steely Dan, Donald Fagen a marqué de ses compositions musicales le monde de la musique.
D’abord avec le groupe qu’il a fondé avec son ami Walter Becker mais également avec ses albums solos et ses nombreuses collaborations avec les uns et les autres. Avant de jeter les bases de Steely Dan, Donald Fagen a longuement étudié le jazz. Quand ses congénères se régénéraient au rock, lui préférait se soûler de Miles Davis ; il a appris même le piano dans une ambiance bercée par Thelonious Monk. Forcément, quand il s’agissait de digérer ses influences pour les restituer sur disques, le musicien new-yorkais perfectionniste développait un swing de bon ton où se mêlaient funk et rhythm and blues. Dans les années 70, Steely Dan a marqué toute une génération de musicophiles avec des albums comme ‘Katy Lied’, ‘The Royal Scam’ou ‘Aja’. Alors que la plupart des groupes de rock & roll sont des unités très soudées qui ont développé leur musique au fil des années en jouant dans les clubs de leur ville natale, Steely Dan n’a jamais adhéré à cette esthétique. Walter Becker et Donald Fagen ont défié toutes les conventions du rock & roll. Ils n’ont d’ailleurs jamais vraiment aimé le rock & roll préférant la pop traditionnelle, le blues, le R&B et le jazz. Dans les années 70, Steely Dan a créé un son sophistiqué et distinctif avec des accroches mélodiques accessibles, des harmonies complexes, et une prédilection pour les studios d’enregistrement. Avec le producteur Gary Katz, Becker et Fagen ont fait progressivement passer Steely Dan du statut de groupe de scène à celui de projet de studio, engageant des musiciens professionnels pour enregistrer leurs compositions. La popularité de Steely Dan n’a cessé de croître tout au long des années 70, leurs albums devenant les favoris de la critique et leurs singles les piliers des stations de rock et de pop. Même après la dissolution du groupe au début des années 80, leurs disques sont restés des objets de culte, comme l’a prouvé le succès de leur retour improbable sur scène au début des années 90.