Donald Trump 'au centre de cette conspiration' : la commission sur l’assaut du Capitole rend ses conclusions

La première audience de la commission d’enquête du 6 janvier s’est déroulée ce jeudi 9 juin. Elle a pointé la responsabilité de Donald Trump lors d’une audience de près de deux heures. "Donald Trump était au centre de cette conspiration." Avec ces mots, Bennie Thompson, le chef de la commission parlementaire du 6 janvier, a donné le ton.

Lors de cette première audience, les membres de la commission d’enquête ont tenté de prouver que les violences du 6 janvier 2021 ont été le résultat d’efforts coordonnés et que Donald Trump était au cœur de cet effort. "Le 6 janvier a été la culmination d’une tentative de coup d’État", a déclaré Bennie Thompson.

Le président Trump a convoqué la foule et a allumé la mèche de cette attaque

"Le président Trump a convoqué la foule et a allumé la mèche de cette attaque", a affirmé Liz Cheney, rare élue républicaine qui siège dans cette commission.

En s’appuyant sur des vidéos et des témoignages inédits, la commission a tenté de montrer que l’ancien président avait encouragé la foule à prendre d’assaut le capitole.

Pour tenter d’établir la responsabilité de l’ancien président dans les émeutes, la commission a présenté un montage, mélangeant images violentes de l’attaque et extraits de discours de Donald Trump.

Parmi les éléments phares dévoilés lors de cette audience, le fait que Donald Trump n’a pas fait appel à la garde nationale lorsque les violences ont éclaté. Il n’a pas cherché non plus à contacter d’autres responsables du gouvernement, comme son ministre de la Défense par exemple. Il semblait se satisfaire du spectacle effarant qu’il suivait en direct à la télévision. Le comité a révélé que plusieurs conseillers de l’ancien Président l’ont d’ailleurs prié de demander à la foule de rentrer chez elle.

Il n’a réagi qu’au bout de 187 minutes.

Dans un témoignage diffusé lors de l’audience, l’ancien procureur général William Barr assure avoir répété plusieurs fois à Donald Trump qu’il n’y avait aucune preuve de fraude électorale. Dans une autre vidéo, la fille de l’ancien Président, Ivanka Trump, a dit croire William Barr.

Deux témoins clés

Pour l’aider à dépeindre la violence de cette journée, la commission a fait appel à deux témoins clés. Caroline Edwards, une policière blessée à la tête alors qu’elle tentait d’empêcher les émeutiers d’entrer dans le périmètre sécurisé, est revenue avec émotion et sang-froid sur son calvaire. Celle qui a été prise d’assaut par des manifestants pro-Trump a décrit "une scène de guerre."

C’était comme ce qu’on peut voir dans les films. Je n’en croyais pas mes yeux

"C’était comme ce qu’on peut voir dans les films. Je n’en croyais pas mes yeux. Il y avait des officiers à terre, ils saignaient, ils vomissaient. Je glissais sur du sang." Elle a parlé de carnage et décrit des heures de combat au corps-à-corps.

Le documentariste britannique Nick Quested a également été entendu par les membres de la commission. Il a suivi le groupe d’extrême droite "Proud Boys" le 6 janvier 2021 et les jours précédents l’attaque. Il a décrit une ambiance "sombre" et a assuré "pour tous ceux qui ne comprennent pas à quel point cet évènement était violent, je l’ai vu. Je l’ai documenté." Avec ce type de témoignage, la commission espère toucher et convaincre le plus d’Américains possible que l’attaque du 6 janvier était violente et orchestrée.

Un pays polarisé

Mais le pays reste extrêmement polarisé. D’ailleurs, la chaîne conservatrice FOX NEWS n’a pas retransmis en direct cette audition, contrairement aux autres grandes chaînes du pays. Certains républicains dénoncent une "chasse aux sorcières" ou encore "une propagande".