En annonçant le 18 mars qu’il serait inculpé et arrêté trois jours plus tard par la justice new-yorkaise, Donald Trump "a créé une fausse attente" politique et médiatique, a accusé jeudi dans une lettre à des élus républicains le procureur qui enquête sur l’ex-président des États-Unis.
Le milliardaire républicain doit répondre devant la justice de l’État de New York, et son procureur de Manhattan Alvin Bragg, d’une affaire de paiement de 130.000 dollars, à une actrice de films X, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison. Samedi, Donald Trump a réussi un coup d’éclat en écrivant sur son réseau social Truth Social qu’il allait être "arrêté" le mardi suivant dans le cadre d’une inculpation au pénal par le procureur Bragg. Mais rien ne s’est passé depuis. Le procureur Bragg, un élu démocrate à la tête du parquet de Manhattan depuis 2022 et qui a hérité de l’affaire Trump/Stormy Daniels, est resté mutique depuis samedi.
Dans un courrier daté de jeudi, adressé à trois parlementaires républicains et aussitôt rendu public, les services de M. Bragg se plaignent du message de M. Trump sur Truth Social et d’une lettre que ces élus ont envoyée au procureur, le sommant de témoigner devant une commission du Congrès. Ces parlementaires accusent le procureur Bragg de mener des "poursuites aux motivations politiques". "Votre lettre", a répondu Leslie Dubeck, secrétaire générale de M. Bragg, "est une intervention sans précédent dans une enquête locale en cours". Et "la lettre n’est venue qu’après que Donald Trump a créé une fausse attente sur le fait qu’il serait arrêté le jour suivant et après que ses avocats vous ont apparemment pressés d’intervenir". "Aucun fait n’offre de fondement légitime à une enquête du Congrès", tranche le parquet de Manhattan.
