Monde

Donald Trump : ses affaires judiciaires pourraient-elles le faire vaciller avant la présidentielle de 2024 ?

L'invitée: Nicole Bacharan

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Par Hélène Maquet et Ziad Ben Ayed via

Donald Trump, candidat déclaré aux élections présidentielles américaines en 2024, vient d’être condamné pour agression sexuelle dans un tribunal civil de New York. L’ancien président des Etats-Unis peut-il se faire rattraper par ses affaires judiciaires ?

Un référendum sur l’innocence de Donald Trump

Cette condamnation pourrait d’ailleurs être la première d’une liste d’autres affaires judiciaires qui concernent l’homme d’affaires, notamment une accusation de manipulations des résultats électoraux en Géorgie, ainsi que son rôle dans l’assaut du Capitole en janvier 2021, au point que, selon la politologue Nicole Bacharan, la campagne électorale de Donald Trump pourrait devenir une forme de défense contre ses ennuis judiciaires : "on peut s’attendre à ce que Donald Trump transforme la campagne électorale des primaires en référendum sur son innocence, en parlant d’un grand complot démocrate. Au fur et à mesure que les procès et condamnations vont s’accumuler, on peut imaginer que le noyau dur de ses supporters ne s’étende pas davantage. Un socle qui pourrait s’avérer insuffisant pour la campagne finale."

Une épine dans le pied républicain

Trop controversé pour être à nouveau président, trop populaire pour ne pas être un candidat crédible, voilà comment on pourrait définir le dilemme Donald Trump pour le parti républicain. "Ils ne savent pas comment s’en débarrasser, ironise Nicole Bacharan. Mais il représente 30% de l’électorat et ses rivaux n’osent pas contredire le milliardaire au risque de perdre cette manne électorale fidèle à Trump." Pourtant les problèmes vont s’accumuler pour l’homme d’affaires new-yorkais…

"Rien n’empêche de faire campagne en prison"

Condamné à verser des dommages et intérêts pour avoir agressé sexuellement une ancienne journaliste, Donald Trump risque cette fois des peines d’emprisonnement dans les autres affaires judiciaires. Une situation inédite pour la politologue, Nicole Bacharan : "les historiens et les juristes se sont tous penchés sur la question. Mais rien n’empêche un candidat de faire campagne en prison. Il n’y a rien de prévu dans le système électoral américain pour ce cas de figure."

Mais on n’en est pas encore là. Les procédures judiciaires vont prendre du temps, sans parler des recours possibles qui pourraient reporter le verdict final dans plusieurs années.

Un président qui ment n’est plus un scandale

Le 28 juillet 1998, le président Bill Clinton assurait devant la caméra en s’adressant au peuple américain qu’il "n’avait pas eu de relations sexuelles avec cette femme, miss Lewinsky". Un mensonge qu’il admit quelques mois plus tard, devenu célèbre et qui avait enclenché une procédure de destitution au Sénat, sans pour autant aboutir.

Aujourd’hui, un président qui ment ne semble plus être aussi scandaleux. "Cela montre la dérive d’extrême droite qui s’est produite aux États-Unis, déplore Nicole Bacharan. Cela a un côté : plus c’est gros, plus ça passe. De toute façon, toute une partie de l’électorat est enfermée dans une bulle informative et dans un phénomène sectaire. Donald Trump n’a pas créé cette tendance mais il l’a amplifiée considérablement." Mais la sanction judiciaire éventuelle pourrait faire éclater cette bulle informative et porter un coup d’arrêt à la campagne de Donald Trump.

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