Bruxelles

DoucheFLUX lance son projet de logement pour les personnes sans chez-soi à Bruxelles

© https://doucheflux.be/

L'asbl bruxelloise DoucheFLUX a lancé mardi son projet Housing First afin de proposer aux personnes dépourvues d'un chez-soi un logement accessible immédiatement et sans condition. Elle devient ainsi le sixième opérateur Housing First de la capitale, a constaté l'Agence Belga.

Le projet, lancé avec le soutien de la COCOM et en partenariat avec l'Agence Immobilière Sociale (AIS) de Saint-Gilles, mettra aussi, selon la logique Housing First, un suivi pluridisciplinaire à disposition des personnes vulnérables relogées, afin de faciliter leur rétablissement, leur inclusion sociale et le retour de leur autonomie.

Mardi, l'asbl inaugurait son nouveau bâtiment situé rue de Laeken. L'immeuble, mis à disposition par l'un des 24 copropriétaires de DoucheFLUX, abritera les bureaux de l'association, en plus de cinq studios déjà occupés.

Pour l'heure, DoucheFLUX assure 12 suivis de personnes vulnérables, soit la moitié du total nécessaire pour voir le projet agréé. L'asbl DoucheFLUX, créée avec pour objectif de mettre à disposition douches et salons-lavoirs abordables aux personnes vivant à la rue, a gagné en envergure depuis sa naissance en 2011.

En 2017, elle ouvrait son propre centre d'accueil de jour. En 2020, confrontée à la pandémie de Covid-19, elle a mis en place un hébergement d'urgence à destination de femmes sans-abri.

Trois ans plus tard et après avoir accueilli 90 personnes, ce centre d'urgence doit désormais fermer, mais de l'expérience le Co- créateur de l'asbl, Laurent d'Ursel, a tiré une leçon: arrêter de "considérer l'urgence comme fin mot du social". "Pour avoir un impact à long terme, il ne faut pas se contenter de dépannages d'urgence".

Pour Laurent d'Ursel, le "sans-chez-soirisme" (terme que l'association préfère employer, ndlr.) est avant tout un problème de logement. "Pour sortir de la survie, se projeter dans l'avenir, il faut une chambre privée, un sanitaire privé et une clé", ajoute-t-il.

Même son de cloche chez le ministre de l'Environnement Alain Maron, présent pour l'occasion. "L'accueil d'urgence a des vertus mais ne solutionne rien". D'où la nécessité de toujours renforcer la qualité de l'accueil tout en insistant sur l'aide au logement et en élargissant le nombre de logements disponibles via les dispositifs Housing First.

En 2023, 290 personnes sont accompagnées par ces dispositifs à Bruxelles. L'ambition est d'avoir entre 320 et 330 logements couverts par un projet Housing First d'ici à la fin d'année.

Mais trouver des logements disponibles à Bruxelles est un problème d'envergure selon le ministre.  "On construit beaucoup, mais le problème c'est l'accessibilité financière et sociale", dénonce-t-il. Les loyers augmentent ou sont inaccessibles de base, et les propriétaires privés manquent de raison de louer à des personnes vulnérables.

Pour le ministre, plusieurs pistes peuvent malgré tout être envisagées comme "réguler davantage le marché locatif, étendre les AIS, et socialiser le logement". Pour Laurent d'Ursel, en plus du problème des loyers abordables, il conviendrait aussi de se pencher sur la question des nombreux bâtiments et logements laissés vacants à Bruxelles, qui pourraient être d'utilité pour lutter contre le manque de place.

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