Unia a récemment dû se séparer de douze travailleurs à la suite de la décision de la Flandre de se retirer, à partir de 2023, de cette institution publique de lutte contre la discrimination et de défense de l'égalité des chances. Dans une lettre ouverte, le personnel de cette organisation déplore vendredi ces pertes d'emploi et se dit "très préoccupé" par l'évolution de la situation des droits humains au nord du pays.
L'accord de gouvernement flamand prévoit une sortie de la Flandre d'Unia, l'ex-centre interfédéral pour l'égalité des chances, "qui ne sera donc plus compétent pour aider les personnes victimes de discrimination dans les domaines de la vie relevant de la compétence flamande", mettent en garde les travailleurs. A la place, une instance flamande en matière de droits humains et de lutte contre les discriminations verra le jour.
La Flandre recule en termes de droits humains et de nombreuses questions urgentes demeurent sans réponse.
Consultés à la demande du ministre flamand en charge de l'Égalité des chances, Bart Somers (Open Vld), aucun des neufs organes sollicités pour livrer un avis en vue de sa création ne s'est toutefois montré favorable au retrait flamand d'Unia. "Nous ne sommes pas les seuls à nous inquiéter", relève d'ailleurs le personnel. "La Flandre recule en termes de droits humains et de nombreuses questions urgentes demeurent sans réponse. Le ministre Bart Somers continue obstinément à ignorer ces préoccupations", dénoncent les travailleurs.
Le retrait de la Flandre est "une décision politique", déplorent-ils encore. "Le fonctionnement d'Unia n'a jamais été évalué par la Flandre. Mais notre travail a été rendu difficile par des attaques incessantes contre notre institution."
Le personnel ne sera pas repris
Le ministre Bart Somers a récemment annoncé ne pas reprendre le personnel de l'institution fédérale dans le nouvel Institut. "Le résultat est le licenciement, pour des raisons politiques, d'une douzaine d'employés compétents et spécialisés", fustige le personnel. "C'est la première fois qu'une telle situation se produit sans transfert de personnel, voire réserve de recrutement, en cas de transfert de compétence. Cela représente une importante perte d'expertise et un dangereux précédent pour les autres administrations."
Les travailleurs demandent dès lors au gouvernement flamand de ne pas laisser cette expertise et ce personnel "se perdre pour des raisons purement politiques". Ils appellent enfin à une révision du projet de décret actuel afin d'éviter un recul de la protection des droits humains au nord du pays.