Bruxelles

Drame de la solitude à Laeken : à la maison de quartier Mellery, les seniors veillent les uns sur les autres

A la maison de quartier Mellery, les habitants veillent les uns sur les autres

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Par Milan Berckmans via
La maison de quartier Mellery, à Laeken.
La maison de quartier Mellery, à Laeken. © Milan Berckmans

À Bruxelles, la découverte du corps d’un homme dans un studio social au sein du foyer laekenois est venue rappeler que certaines personnes peuvent disparaître complètement des radars. Dans ce cas-ci, il aura fallu un an et demi pour que quelqu’un sonne l’alerte… Pourtant, à quelques centaines de mètres de cet appartement, dans le clos Mellery, c’est l’incompréhension. Les nombreux seniors qui y vivent disent veiller les uns sur les autres. Nous en avons rencontré quelques-uns à la maison de quartier.

Je suis resté par terre mais le lendemain on toquait à mon volet

Pierre Delbaer, un habitant de la maison de quartier Mellery

Dans la maison de quartier Mellery, à Laeken, la partie de bingo s’est finie un peu plus tôt que prévu cet après-midi à cause d’une dispute. Mais l’ambiance est bon enfant entre les habitants du clos et les quelques visiteurs. Sur la terrasse, l’un des habitants, Pierre Delbaer, raconte sa chute récente dans son appartement : "Je suis tombé sur mon derrière, alors j’ai eu la hanche brisée. Le matin, on toquait à mon volet. Et comme je laisse toujours la fenêtre ouverte, j’ai crié que j’étais par terre. Alors ils ont enfoncé la porte. Mais c’était le lendemain. Donc je ne suis pas resté deux ans, ou un an et demi quoi." Cette chute, elle aurait pu mal se finir pour Pierre Delbaer, mais la vigilance des voisins a payé.

Paola Maura, une autre habitante, explique qu’elle reste toujours vigilante, même pour les voisins qu’elle ne connaît pas bien. "Il y a une dame là en haut qui a sa terrasse, mais je la connais pas du tout. C’est une dame peut-être qui ne sort jamais. Je viens frapper à la porte si je vois que la personne n’est pas sortie depuis 3 ou 4 jours."

On ne peut pas obliger les gens

Jamal Garando, coordinateur de la maison de quartier Mellery

Même si les voisins et les travailleurs veillent dans ces immeubles à appartements, certains restent isolés malgré tout. C’est ce qu’explique le coordinateur de cette maison de quartier, Jamal Garando. "On ne peut pas obliger quelqu’un à avoir une vie sociale. Nous, on propose, on fait un maximum d’activités pour eux, on fait tout le nécessaire par rapport à ça, mais on peut pas obliger quelqu’un."

De toute évidence, dans ce petit clos de 180 logements sociaux, c’est plus simple de faire attention à chacun. Mais pour des grandes cités résidentielles de 3000 unités, comme c’est le cas à la Cité modèle, c’est plus difficile. Néanmoins, Jamal Garando appelle les familles des seniors qui vivent dans des grands immeubles à ne pas les laisser isolés, et à faire le lien avec la maison de quartier, les animateurs et assistants sociaux.

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