Il y a environ un an, la Ligue des droits humains, Amnesty et d’autres ONG lançaient une pétition sur le site du Parlement wallon pour réclamer une plus grande transparence des procédures d’octroi des licences d’exportation d’armes wallonnes. En octobre dernier, la barre des 1000 signataires était atteinte, ce qui signifie en Wallonie que ces ONG peuvent être entendues en Commission parlementaire.
Et pour cause, la Wallonie est souvent montée du doigt en matière d’armes en raison de ses clients peu recommandables. Dans le passé, c’était la Lybie. Aujourd’hui, c’est l’Arabie saoudite.
En octobre dernier, l’UNICEF annonçait ce chiffre terrible : la guerre au Yémen où l’Arabie saoudite est impliquée a tué ou blessé au moins 10.000 enfants.
Un conflit qu’on préfère ici ignorer et qui selon François Graas, porte-parole des associations, pousse à agir dans une relative discrétion : "Nous espérons une plus grande transparence, une plus grande visibilité dans les assemblées parlementaires et au sein du grand public, les médias, la société civile pour aider à limiter les pratiques qui sont problématiques en termes de droits humains", affirmait-il en janvier après l’audition.
Les associations concernées ont demandé aux parlementaires d’agir de manière plus proactive en changeant les règles du jeu pour exercer un véritable contrôle sur les ventes d’armes avec une publicité renforcée lors d’octroi de licence. Les parlementaires se sont engagés à en débattre dans la quinzaine.
Où en est-on aujourd’hui ? Y a-t-il plus de transparence par rapport à ces exportations d’armes de Wallonie ? Nous avons tenté de nous renseigner auprès du cabinet d’Elio du Rupo, sans succès. Mais pour Manuel Lambert, conseiller juridique au sein de la Ligue des droits humains, "cette audition n’a pas permis de faire évoluer le dossier au niveau de la transparence. Le problème de l’opacité en Région wallonne est toujours aussi prégnant."