Ecologie

Du cocon de ver à soie pour remplacer les microplastiques

Pour lutter contre les microplastiques, des scientifiques américains du MIT proposent une alternative pour le moins surprenante : du ver à soie.

© Neosiam/Getty Images

Par RTBF avec AFP

Des ingénieurs américains ont peut-être trouvé la solution pour remplacer la présence de microplastiques dans les peintures, l'alimentation et les produits cosmétiques. Et la réponse se trouve dans une matière textile connue de toutes et de tous : la soie.

Le cocon dissous présente les mêmes propriétés

Dans nos cosmétiques, dans nos vêtements, dans nos assiettes... Les microplastiques s'immiscent partout. Pour lutter contre ce fléau, des scientifiques américains du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) proposent une alternative pour le moins surprenante : du cocon de ver à soie. Cette méthode permettrait d'obtenir les mêmes effets que les microplastiques, que ce soit en termes de texture (plus onctueuse et veloutée pour une crème cosmétique) et de protection des produits, comme dans le cas des denrées alimentaires. 

"L'Union européenne a déjà déclaré que ces microplastiques ajoutés et non biodégradables devaient être éliminés d'ici à 2025. La recherche de substituts appropriés, qui n'existent pas actuellement, est donc en cours", soulignent les chercheurs dans un communiqué

Ils ont imaginé un système biodégradable basé sur la soie pour remplacer les microplastiques ajoutés aux produits agricoles, aux peintures et aux cosmétiques.

L'idée est simple : elle consiste à dissoudre les cocons de ver à soie dans de l'eau afin d'obtenir une texture similaire à celle des microplastiques. "En ajustant avec précision l'agencement des chaînes de polymères des matériaux en soie et en ajoutant un tensioactif, il est possible d'affiner les propriétés des revêtements obtenus une fois qu'ils ont séché et durci", expliquent les scientifiques. 

Les ingénieurs planchent sur l'amélioration des performances

Considérée comme "sûre" dans les domaines alimentaire et médical, la soie est une matière biodégradable et non toxique pour l'organisme. Elle est de surcroît plutôt facile à se procurer dans la mesure où elle peut être extraite des cocons de vers à soie ou être récupérée à partir des chutes de tissus en soie usagés (ou alors de la soie de qualité inférieure, inutilisable pour la fabrication textile). 

"Alors que les cocons de vers à soie doivent être minutieusement déroulés pour produire les fils fins nécessaires à la fabrication de tissus, pour cette utilisation, il est possible d'utiliser des cocons de qualité non textile", précisent les ingénieurs, qui ont réalisé des premiers tests en laboratoire en se basant sur un herbicide micro-encapsulé hydrosoluble standard, testé sur une culture de maïs. 

Si d'autres expériences similaires ont été réalisées auparavant avec des matières biodégradables pour remplacer les microplastiques, l'équipe du MIT insiste toutefois sur la nécessité d'encapsuler des substances actives à forte teneur pour ouvrir la voie à une utilisation commerciale. "La seule façon d'avoir un impact est de pouvoir non seulement remplacer un polymère synthétique par un homologue biodégradable, mais aussi d'obtenir des performances identiques, voire meilleures", appuie Benedetto Marelli, professeur de génie civil et environnemental au MIT.

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