Pédaler sur place peut mener loin. Boosté par les confinements liés au Covid, le cyclisme virtuel attire de plus en plus d'adeptes au point de devenir un outil de détection pour les équipes professionnelles dans la vraie vie.
Ce week-end, 85 hommes et 87 femmes venus des cinq continents vont s'affronter par écrans interposés lors des "Championnats du monde cyclisme esport UCI 2023", organisés par l'Union cycliste internationale (UCI) sur l'application Zwift, la plateforme de cyclisme virtuel la plus populaire.
Contrairement à ce qu'on peut voir dans d'autres esports, peuplés de geeks, ce sont de vrais athlètes qui seront à l'oeuvre : les vainqueurs sortants, l'Australien Jay Vine et la Néerlandaise Loes Adegeest, ont tous deux gagné la première course de la saison au niveau World Tour en Australie, dans le monde réel.
Ce qui distingue le cyclisme virtuel, c'est son réalisme poussé. Pour faire avancer son avatar, il ne suffit pas de savoir manier une manette et de pousser les bons boutons mais il faut appuyer fort sur les pédales, sur un home-trainer relié à un écran.
"Il faut avant tout être un athlète exceptionnel", insiste auprès de l'AFP l'Australien Michael Rogers, ancien triple champion du monde du contre-la-montre devenu responsable de l'innovation au sein de l'UCI.
L'illusion est bluffante. On progresse sur des parcours fictifs ou inspirés du réel, comme l'Alpe d'Huez. Et les difficultés du tracé, notamment la pente, sont fidèlement reproduites, tout en synchronisant la position de tous les utilisateurs en temps réel, permettant par exemple de rouler en peloton.