13 septembre 2022. Mahsa Amini, une Kurde iranienne âgée de 22 ans, est arrêtée par la police des mœurs pour avoir mal porté son voile alors qu’elle est en visite avec sa famille à Téhéran. La jeune femme tombe dans le coma après son arrestation et décède à l’hôpital trois jours plus tard.
Les autorités pointent un problème cardiaque. Ses proches, la violence des policiers.
Une enquête est ouverte, mais pour les femmes de ce pays conservateur dirigé depuis 1979 par le pouvoir islamiste, c’en est trop. Le dimanche, jour de l’annonce de la mort de Mahsa, elles sont des centaines à descendre dans les rues du pays. De la capitale de la province du Kurdistan dans le nord-ouest du pays – d’où la jeune femme est originaire – à la capitale iranienne où des étudiants lancent des mouvements de protestation dans plusieurs universités.
Chère Mahsa, ton nom va devenir un symbole.
La Une du journal Asia, le jour de l’annonce de la mort de Mahsa
Ces manifestations sont rapidement réprimées dans le sang. Au moins 201 personnes ont été tuées depuis le début des confrontations, selon un dernier bilan de l’ONG Iran Human Rights basée à Oslo. D’après les rapports reçus par cette dernière, de nombreux manifestants blessés se voient refuser l’admission dans les hôpitaux et les centres médicaux ou sont soignés à domicile par crainte d’être arrêtés.
Pour tenter de limiter la diffusion d’informations, le pouvoir a restreint l’accès à Internet et bâillonne les militants.