Éveil tardif
Si le cinéma ou la musique se montrent sensibles à la cause écologique depuis des décennies, les arts plastiques s'y sont beaucoup moins intéressés. Quelques oeuvres comme "7000 Eichen" de Joseph Beuys témoignent d'une prise de conscience dans les années 70 et 80. Le plasticien a profité de son ultime participation à la Documenta de Cassel en 1982 pour proposer de planter 7.000 chênes dans les environs de la ville allemande. Un projet de reboisement forestier à long terme destiné à remédier aux ravages de l'urbanisation à outrance.
Depuis, le monde de l'art s'implique de plus en plus dans la préservation de l'environnement. L'association Art of Change 21 en a même fait sa mission, et promeut depuis six ans le lien entre l'art contemporain et les grands enjeux liés au changement climatique. Elle a récemment lancé le programme le ART-CLIMATE-COP26 pour souligner "la nécessité d'inclure des acteurs créatifs et imaginatifs et [permettre] une réponse émotionnelle aux problèmes [environnementaux]", selon Alice Audouin, présidente et fondatrice d'Art for Change 21. A cette occasion, John Gerrard diffusera les 5 et 6 novembre prochains l'une de ses dernières créations, "Flare (Oceania)", sur la façade sud de l'université de Glasgow. Une œuvre monumentale, qui prend la suite de son célèbre "Western Flag" installé à Madrid lors de la COP25, et s'interroge sur la menace que représente le réchauffement climatique pour les océans.