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Dylan van Baarle arrive seul sur le vélodrome de Roubaix et remporte un 'Enfer du Nord' démentiel, van Aert 2e !

Dylan van Baarle arrive seul sur le vélodrome de Roubaix et remporte un 'Enfer du Nord' démentiel

© Belga

Paris-Roubaix 2022 : Victoire de Dylan van Baarle

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Insatiable Ineos ! Déjà lauréate sur l’Amstel Gold Race (Kwiatkowski) et la Flèche Brabançonne (Sheffield), la formation britannique a signé la passe de trois en remportant un Paris-Roubaix démentiel ! Et alors qu’on pointait Ganna comme le leader Ineos du jour, c’est le métronome Dylan van Baarle qui a déjoué tous les pronostics pour s’adjuger la plus belle victoire de sa carrière. Mais quelle course !

LES 5 INFOS A RETENIR

Dylan van Baarle, l’attaque au bon moment

On ne l’attendait pas à pareille fête et pourtant le Néerlandais a encore frappé pour signer la 6e victoire de sa carrière. Un succès, arraché au terme d’un beau numéro de soliste et d’une attaque signée au bon moment, alors qu’il figurait au sein d’un groupe de quatre avec Mohoric, Lampaert et Devriendt.

Wout van Aert, un retour supersonique

Il est monstrueux, Wout van Aert ! Encore malade il y a quelques jours, le champion de Belgique a signé une belle 2e place au terme d’une course rocambolesque. Parce que oui, tout avait mal commencé pour lui, victime d’une bordure et relégué dans un groupe de piégés après… 50 des 250 kilomètres de course.

En queue de peloton, il est monté en régime avant de placer plusieurs banderilles successives. Et s’il a été un peu court pour viser la victoire finale, l’essentiel est probablement ailleurs pour van Aert, qui signe là un retour tonitruant.

Le conte de fées de Wanty Déjà l’une des principales animatrices des classiques printanières, la formation Wanty a encore confirmé sa très belle saison sur Paris-Roubaix. La preuve, 5 des 7 coureurs Wanty figurent dans le Top 20 du classement. Mention spéciale au surprenant Tom Devriendt, qui signe, avec sa 4e place, le meilleur résultat de sa carrière… à 30 ans !
van der Poel et sa frustrante 10e place Comme van Aert, van der Poel s’est retrouvé dans un groupe de piégés après 50 bornes. Et comme van Aert, il est revenu en trombe pour s’isoler en tête avec un groupe de favoris. Malheureusement, il n’a pas su suivre les meilleurs lors des derniers secteurs pavés. Malgré un beau baroud d’honneur, il a dû laisser filer et se "contenter" de la 10e place. Frustrant.
La malchance de Quick-Step Alpha-Vynil Rien ne va plus du côté de Quick-Step. Sevrés de victoires depuis l’entame des Classiques et sermonnés par leur boss Patrick Lefevere, les coureurs de la formation belge ont à nouveau connu une après-midi frustrante. Symbole de cette mauvaise passe qui n’en finit plus, la grosse chute du malheureux Yves Lampaert, happé par un spectateur, alors qu’il filait vers un podium éventuel. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas…
© AFP or licensors

Le résumé d’une course folle :

169 coureurs au départ de ce 119e Paris-Roubaix. Comme souvent ces dernières années, l’échappée a du mal à se former. Les attaques fusent mais le peloton veille au grain.

Jusqu’à ce 49e kilomètre où tout s’embrase subitement. Présent depuis le début de la course, le vent s’amplifie et vient semer la zizanie. Des bordures se forment et un gigantesque groupe de favoris se retrouve piégé à l’arrière. Parmi les battus (provisoires), certains grandissimes favoris : van der Poel, van Aert, Asgreen, Küng, Pedersen ou Madouas, pour ne citer qu’eux.

Ineos en mode “armada”

Devant, Ineos, au complet, met le turbo pour creuser l’écart. Les secondes défilent : 30, 40, 45 secondes. Avant même les premiers secteurs pavés, le second groupe compte 1m10 de retard sur le premier. Déjà un premier gros tournant ?

Cela en a tout l’air. Surtout que malgré les efforts conjoints de Groupama-FDJ (Küng, Madouas) et d’Alpecin-Fenix (VDP), l’écart ne décroît pas. A l’aube du premier des 30 secteurs pavés, Wout van Aert, invisible jusque-là, joue au funambule pour remonter se placer. Le signe annonciateur d’une rebellion pour rattraper le retard sur le 1e groupe ? Reste à éviter les chutes et les crevaisons.

En parlant de crevaison, Ganna en fait les frais et fait… les affaires du 2e groupe. Pour attendre son leader, Ineos lève le pied et permet au peloton van Aert-van der Poel de grappiller quelques secondes. Mais tout va très vite…

van Aert en queue de peloton… puis à l’attaque !

Pendant que les deux meilleurs ennemis grignotent leur retard, devant, ça joue au yo-yo. Les attaques fusent mais aucune n’est assez tranchante. Jusqu’à cette puissante offensive signée par 5 costauds. Parmi eux, Mohoric, Ballerini ou Casper Pedersen. Place désormais à la mythique trouée d’Arenberg !

Orphelins de Ballerini, qui a crevé, puis de Pedersen, les 3 hommes de tête (Mohoric, Devriendt, Pichon) poursuivent leur petit bonhomme de chemin. Derrière, van Aert, isolé en queue de peloton, semble gêné. Un premier signe de faiblesse ? Pas sûr. Quelques kilomètres plus tard, il signe son retour dans le groupe des favoris.

Les kilomètres défilent mais la physionomie est désormais limpide : trois hommes à l’avant,, pris en chasse par un gros peloton où figurent tous les favoris. van Aert, lui, retrouve de sa superbe et se met à tutoyer les avant-postes du groupe des poursuivants. Dans la foulée, il passe à l’attaque, suivi par un groupe royal de favoris : van der Poel, Van Keirlsbulck, van Aert, Küng, Van Baarle, Turner, Lampaert, Sénéchal, Stuyven, Petit, Ven der Hoorn, quasiment tous les “gros” sont là. Manquent à l’appel Pedersen, Asgreen ou Ganna.

Un groupe royal pour se disputer la victoire

Insatiable, van Aert remet une couche et fait mal à tous ses adversaires. Devant, Pichon lâche. Le duo Mohoric-Devriendt est donc pourchassé par une horde de favoris. Malheureusement, van Aert crève et doit combler le trou au prix d’un bel effort. La course tombe dans une douce folie : devant Mohoric crève, lui aussi, et laisse Devriendt partir seul !

Le coureur Wanty, qui vit probablement un rêve éveillé, est finalement rejoint par Lampaert, l’inévitable Mohoric et finalement aussi van Baarle. 4 hommes avec 35 secondes d’avance sur le reste de la meute. Derrière, un duo se détache : van Aert et Küng. Van der Poel, lui, soufre, se bat comme un lion mais doit finalement s’avouer vaincu. Il ne remportera pas ce Paris-Roubaix !

Où est van Aert ? Difficile de le dire, tant la course part dans tous les sens. Devant, le courageux Devriendt lâche, laissant ses trois collègues d’infortune filer. van Baarle en profite pour s’isoler seul en tête. Kilomètre après kilomètre, effort après effort, le Néerlandais grappille des secondes. A dix kilomètres de l’arrivée, son avance dépasse la minute.

Il le sait, il le sent, la victoire lui tend les bras. Surtout que derrière, personne ne semble capable d’aller le chercher. Il peut savourer son entrée sur le Vélodrome de Roubaix. Sous les clameurs de la foule, il s’adjuge la plus belle victoire de sa carrière. Derrière, un héroïque van Aert, revenu du diable vauvert, arrache une belle 2e place !

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Paris-Roubaix : Image d’illustration
Paris-Roubaix : Image d’illustration © Tous droits réservés

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