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Ebola en Côte d’Ivoire : 49 cas contacts ont été recensés, selon l’OMS

Vaccination contre le virus Ebola, le 17 août 2021 à Abidjan, en Côte d’Ivoire

© Issouf SANOGO

Quarante-neuf cas de personnes ayant été en contact avec une jeune Guinéenne testée positive au virus Ebola à Abidjan, ont été à ce jour recensés, a indiqué jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cette jeune Guinéenne avait quitté par la route la ville de Labé en Guinée la semaine dernière, pour se rendre dans la capitale économique ivoirienne, distante de 1500 km.

"49 contacts sur le trajet ont déjà été recensés et également dans les familles au point de départ à Labé", a déclaré Georges Ki-Zerbo, expert de l’OMS lors d’un point de presse en ligne de la branche Afrique de l’organisation.

"A Labé, 58 contacts ont été identifiés", avait déclaré mercredi à l’AFP Elhadj Mamadou Houdy Bah, directeur régional de la santé de la ville. "La bonne nouvelle, c’est qu’ils n’ont présenté aucun signe pour l’instant. Ils sont bien suivis", avait-il ajouté.

Un médecin ivoirien a précisé que 70 personnes étaient à bord du car dans lequel a voyagé la jeune femme. "33 sont arrivées à Abidjan, et le reste est disséminé dans toute la Côte d’Ivoire", a-t-il dit. Le car a notamment fait escale à Duékoué et Guezabo (Ouest), ainsi que dans la capitale administrative ivoirienne Yamoussoukro.


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"Un maillage a été fait et nous avons pu circonscrire les communautés dans lesquelles ces personnes" vivent, a affirmé le ministre ivoirien de la Santé, Pierre Demba, lors du même point de presse.

"Nous avons mis l’accent sur la veille sanitaire : informer tous nos centres de santé et les structures communautaires pour que des cas éventuels puissent être indiqués et pris en charge, ce qui a amené à dénoncer des cas qui se sont avérés faux", a-t-il ajouté.

Trois cas ainsi suspectés ont été déclarés négatifs au virus Ebola, selon les autorités sanitaires ivoiriennes.

Pierre Demba s’est rendu mercredi à la frontière entre son pays et la Guinée pour "sensibiliser" les soignants et les communautés "sur les échanges transfrontaliers" et la nécessité d’une "veille renforcée".

"Solidarité remarquable"

Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS-Afrique a salué "la solidarité remarquable" entre la Guinée et la Côte d’Ivoire face à Ebola, et "la rapidité de réaction" des autorités ivoiriennes.

La Guinée, assistée de l’OMS, a livré à son voisin 5000 doses de vaccin anti-Ebola deux jours après l’annonce, le 14 août, de la détection du virus sur la jeune femme infectée, et les vaccinations ont débuté lundi en Côte d’Ivoire.

Avec le Liberia et la Sierra Leone, la Guinée avait été durement touchée de 2013 à 2016 par une épidémie d’Ebola ayant fait des milliers de morts. Le virus y était réapparu en début d’année.

Bien que la Côte d’Ivoire ait des frontières communes avec la Guinée et le Liberia, le pays n’avait enregistré aucun cas confirmé de la maladie à virus Ebola depuis 1994, l’année où un scientifique avait été infecté durant une épidémie chez les chimpanzés.

Images du 14 octobre 2019

Campagne de vaccination contre Ebola dans le centre de traitement de Béni, en RDC

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La Guinée demande une nouvelle analyse de la jeune contaminée

Les autorités guinéennes ont demandé jeudi à la Côte d’Ivoire de procéder à une nouvelle analyse de la jeune Guinéenne chez qui le virus Ebola a été détecté à Abidjan, évoquant des "interrogations" sur le diagnostic initial.

Un cas de fièvre hémorragique Ebola a été détecté samedi à Abidjan chez une Guinéenne âgée de 18 ans, arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août en provenance de la ville guinéenne de Labé (nord), un trajet de plus de 1500 km qu’elle a fait par la route.

"L’amélioration des symptômes de la maladie et l’amélioration du tableau clinique en 48 heures suscitent des interrogations, connaissant l’évolution classique de la maladie", a écrit le ministre guinéen de la Santé, Rémy Lamah, dans un courrier officiel consulté par l’AFP.

Le ministre a également souligné, dans cette lettre adressée à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), que l’équipe médicale guinéenne envoyée à Abidjan n’avait pas pu avoir accès à la patiente.

La ville de Labé, d’où est originaire la jeune Guinéenne, "n’a pas enregistré de cas de maladie à virus Ebola durant les épisodes nationaux de 2014-2016 et de 2021", a souligné Rémy Lamah.

"Considérant tout ce qui précède, la Guinée sollicite auprès des autorités ivoiriennes à travers l’OMS une reconfirmation de ce cas à travers l’Institut Pasteur de Dakar et si possible un autre laboratoire accrédité", a ajouté le ministre.


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Le directeur de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de Guinée, Sakoba Keïta, a jugé "insolite et atypique" le cas détecté à Abidjan, relevant qu’aucun cas n’avait été détecté dans la famille de la jeune fille en Guinée, chez le chauffeur qui l’a transportée, ou chez les autres passagers, plus de dix jours après son départ.

"Il y a eu déjà eu des cas où on a assisté à des erreurs de laboratoires", a-t-il dit à l’AFP, évoquant la "nécessité d’un approfondissement de l’investigation".

Lors de son voyage, la jeune fille a notamment traversé la Guinée forestière, où s’était déclenchée l’épidémie de 2021, mais aussi celle qui a frappé l’Afrique de l’Ouest entre la fin 2013 et 2016.

Ce cas a été détecté moins de deux mois après que la Guinée – l’un des pays les plus pauvres au monde – a déclaré la fin d’une épidémie d’Ebola qui avait éclaté au début de l’année, faisant douze morts.

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