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Eco-pâturage au Trilogiport de Liège pour protéger sa faune et sa flore

L’éco-pâturage serait la solution la plus écologique et économique pour entretenir un terrain.

© Erik Dagonnier

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Par Anne-Catherine Croufer et Erik Dagonnier

Le trilogiport se lance dans l’éco-pâturage : 35 moutons, 3 vaches et deux taureaux ont pris leur quartier dans la zone verte qui entoure l’espace économique.

Francis Krauth, le berger de la coopérative rosa canina, débarque des moutons rustiques de sa bétaillère. Cette race, qui se contente de peu et mange de tout, est venue entretenir le site du trilogiport. C’est ce qu’on appelle de l’éco-pâturage.

Le border collie Obi-Wan écoute les ordres que lui siffle son maître afin de guider les moutons de cet éco-pâturage.

"Il y a des ronces ainsi que la renouée du Japon, une plante très invasive qui pose actuellement de gros problèmes en Wallonie, mais que les moutons mangent relativement bien", éclaire le berger, accompagné de son fidèle compagnon Obi-Wan.

Le terrain était en train d’être refermé par la végétation. "Si on laisse aller un milieu de manière naturelle, on aurait un milieu forestier. Dans ce cas-ci, ce seraient les saules qui vont proliférer et donc on n’aurait plus un milieu ouvert", rappelle Patrick Letems, président de l’ASBL Luscinia Nature, spécialisée dans la protection des habitats et des espèces.

Le refuge de centaines d'espèces sensibles

Le crapaud calamite ou encore des oiseaux nicheurs au sol, comme le Petit Gravelot et le vanneau huppé, peuplent cette zone humide de plus de 8 hectares. Depuis ces 5 dernières années, plus de 200 espèces différentes d’oiseaux ont été observé.

"Les espèces qui sont ici sont des espèces qui ont besoin d’un milieu très dégagé, très ouvert. C’est indispensable pour elles de garder ce milieu-là", indique Nicolas Delhay, chef de cantonnement de Liège au Département Nature et Forêts.

Il était donc nécessaire de garder les habitats des espèces sensibles et de préserver la biodiversité qui s’est installée dans cette zone humide. Selon les départements nature et foret de la Région Wallonne, l’éco-pâturage était la solution la plus écologique et économique.

L'avantage de l'éco-pâturage : maintenir la diversité de la faune et de la flore.
L'avantage de l'éco-pâturage : maintenir la diversité de la faune et de la flore. © Erik Dagonnier

"L’avantage justement de faire de l’éco-pâturage, que ce soit avec les moutons ou les vaches, c’est qu’on n’a pas besoin de faire une intervention mécanique avec des grosses machines et des engins très lourds, tels que des gyrobroyeurs", affirme le président de l’ASBL Luscinia Nature.

"C’est rempli de marres et de zones humidifiées en dessous. Vous avez énormément de batraciens qui y sont encore. Et donc si on passe avec des tracteurs et des gyrobroyeurs, il est certain qu’on va détruire une partie de la faune", ajoute celui qui s’est battu pour préserver le milieu naturel qui s’est créé autour du trilogiport.

Les moutons et les taureaux resteront quelques semaines sur leur lieu de travail avant de revenir, après l’hiver, d’ici un an. Le site ne ressemblera pas encore à un terrain de golf, mais il sera suffisamment entretenu pour développer la biodiversité.

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