Coronavirus

Ecoles, entreprises, lieux clos : ventilez, ventilez, ventilez, qu’ils disaient !

© Getty

Temps de lecture
Par Johanne Montay

La ventilation est-elle le péché pas très mignon de cette 4e vague de Covid-19 ? Elle a mis longtemps à être promue comme arme indispensable pour éviter la propagation du virus sous forme aérogène. Elle a refait sporadiquement l’actualité, au gré de l’édiction de normes et de recommandations. Mais derrière les mantras "vaccinez, vaccinez, vaccinez", elle s’est, semble-t-il effacée.

Or, aujourd’hui, l’omnipotence du variant delta considéré comme 60% plus contagieux que la souche alpha, elle-même plus contagieuse que la souche Wuhan d’origine, montre dans les faits que l’anaphore de l’hiver sera "ventilez, ventilez, ventilez".

Les infections dites "de percée", chez des patients totalement vaccinés, sont désormais comptabilisées en Belgique, qu’elles soient bénignes ou qu’elles nécessitent une hospitalisation. Le masque a fait son retour dans les écoles francophones secondaires. Qu’en est-il de la ventilation ? Nos écoles sont-elles équipées de détecteurs de CO2, comme le conseille le Commissariat Corona ? Le Conseil supérieur de la Santé recommandait "de prévoir dans les espaces clos de viser un taux de CO2 inférieur à 800 ppm (ndlr : partie par million, unité de mesure), de préférence même plus bas que cette valeur."

Le Commissariat poursuivait : "En effet, une mesure de concentration en CO2 plus élevée que les valeurs recommandées ou exigées est un bon indicateur d’une ventilation insuffisante et/ou d’un taux d’occupation du local trop élevé. Dans ce cas, des mesures correctives s’imposent."

Cependant, le comité de concertation, à la mi-août, n’a pas rendu les détecteurs de CO2 rendus obligatoires dans les écoles. Ils sont simplement recommandés.

© Getty

CO2 : le signal d’alerte

En air extérieur, la concentration en CO2 est d’environ 415 "ppm" (partie par million, c’est l’unité de mesure). L’avantage d’un détecteur, c’est qu’il sonne ou se colorise en rouge lorsque le seuil de 800 ppm est atteint. Il est dès lors nécessaire d’aérer le local. A défaut de système de ventilation, on n’a encore rien inventé de mieux qu’une arrivée d’air extérieure naturelle, en ouvrant la fenêtre.

A lire aussi : "Où sont les détecteurs de CO2 dans les écoles" s’interroge Leïla Belkhir, infectiologue à Saint-Luc

Coronavirus en Belgique : que valent les capteurs de CO2 pour diminuer les contaminations ?

A Bruxelles : 1350 détecteurs, qui dit mieux ?

Ce n’est pas la Fédération Wallonie-Bruxelles qui fournit des détecteurs de CO2 aux écoles. Les initiatives sont disséminées et restreintes. En Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles-Environnement a distribué environ 300 appareils de mesure. Mais au total, 1350 détecteurs son disponibles. L'organisme public lance donc un appel aux écoles : faites-vous connaître et nous vous en livrons ! 

A l’Institut Saint-André, à Ixelles, la directrice, Anne-Sophie Lejeune, a sauté sur l’occasion. Le courrier lui est arrivé à la mi-septembre, et le 20, elle répondait favorablement. Après un rappel téléphonique, car sans nouvelles, elle a finalement reçu l’appareil par livreur le vendredi précédant les vacances de Toussaint.

Un appareil, pour 50 classes. A raison de 40 semaines de cours, même en décrochant chaque fois le détecteur pour l’installer dans un autre local, le détecteur ne pourra jamais passer une semaine dans chaque pièce. Et à 140 euros pièce, l’établissement ne peut s’en offrir 49 autres.

En Wallonie, un projet pilote

En Région wallonne, c’est l’ISSeP, l’Institut scientifique de santé publique, en partenariat avec l’asbl Hypothèse, qui dispose de détecteurs de CO2 dans le cadre d’un projet pilote de mesure en continu de la quantité de CO2 présente dans l’air ambiant des classes des écoles primaires et secondaires des écoles de Wallonie.

Et certaines communes

A côté de ces initiatives limitées, des pouvoirs communaux proposent également des détecteurs de CO2 aux écoles de leur réseau. Ainsi, l’école de Bourgeois, à Rixensart, a pu bénéficier de quelques appareils.

La distribution de détecteurs de CO2 est donc aux mains de différentes instances, dont aucune ne gère directement l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Le nombre d’appareils est restreint, alors que la ventilation est une recommandation prioritaire du Commissariat Corona.

Comité de concertation du 17/09/2021:

Comité de concertation : la ventilation des pièces reste primordiale, rappelle Alexander De Croo

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous