Crise énergétique, rémunérations de personnel et charges financières dues à la hausse des taux d’intérêt : voilà les trois explications évoquées par l’opposition Ecolo, par rapport à l’augmentation de la dotation à La Sucrerie.
Erreur stratégique ?
"La crise énergétique et l’augmentation des salaires, ces éléments-là nous impactent tous", explique le conseiller d’opposition Ecolo, Bastian Petter. "Mais l’erreur de gestion de la majorité, c’est d’avoir choisi un taux variable (et non fixe) en finançant une partie du bâtiment via un emprunt de 12,5 millions d’euros en 20 ans. C'était en février 2019. A cette époque, les taux étaient très bas. Les administrateurs Ecolo avaient prôné un taux fixe, mais les représentants de la majorité ont préféré un taux variable. Or, aujourd’hui, on voit que les taux d’intérêt ont fortement augmenté et que cette hausse se poursuit. L’emprunt bancaire coûte donc beaucoup plus cher à la Ville et aux Wavriens ! Certes, la majorité (via la RCA, la Régie Communale Autonome) a finalement décidé de limiter la casse en commutant son emprunt initial en deux emprunts à taux fixe. Mais au final, cette bourde va faire perdre à la Ville 3 millions d’euros, selon nos estimations !"
Faux ! dit la majorité
"Les chiffres avancés par Ecolo sont fantaisistes !" répond la bourgmestre (LB-MR) Anne Masson. "A l’époque, sur base de nos conseillers financiers, nous avons préféré un taux variable révisable tous les trois mois, avec cap (taux maximum) bloqué jusqu’au 1er juillet 2023. L’augmentation potentielle du taux était limitée à 1,77%, ce qui restait vraiment bas. Ce choix nous a permis de faire, en trois ans, des économies de près de 600.000 euros !"
Au vu de la hausse des taux, la banque a finalement proposé de scinder le prêt en deux, chaque partie étant désormais à taux fixe. En fin d’opération (et en tenant compte de l’inflation), "le coût devrait avoisiner les 815.000 euros. Grâce à l’économie de pratiquement 600.000 euros, je retiens donc au final un seul chiffre, à savoir un déficit potentiel d’environ 230.000 euros, à l’horizon 2044 (fin des remboursements)", souligne la bourgmestre. "230.000 euros, c’est bien moins que les 3 millions cités par Ecolo", conclut Anne Masson.
On l’a compris, les deux parties ont une interprétation différente de la situation. Mais elles convergent sur un point : la salle polyvalente renoue avec le succès, ce qui est de bon augure. Après deux années Covid douloureuses, La Sucrerie remonte la pente. Ce dont se réjouit vivement Ecolo ! Spectacles, séminaires et autres événements d’entreprises sont de retour. Selon la bourgmestre, "en moyenne, plus de 1000 places sont vendues chaque semaine, ce qui est énorme".