Ecologie : le soja et l'huile de palme bientôt exclus des biocarburants en Belgique

La ministre de l'Environnement et du Climat Zakia Khattabi (Ecolo) et raffinerie à Pomacle-Bazancourt, en France, en 2011 (illustration)

© AFP/BELGA

Par Belga

Les biocarburants à base de soja et d'huile de palme seront proscrits dans le secteur des transports à partir de la mi-2022, selon un arrêté royal annoncé mardi par la ministre fédérale de l'Environnement et du Climat, Zakia Khattabi.

"Sur base de la loi sur les normes de produits, les biocarburants issus de l'huile de palme ne seront plus autorisés sur le marché belge (comme au Danemark, en France ou aux Pays-Bas) dans le secteur du transport dès la mi-2022", indique la ministre Ecolo dans un communiqué.

"Dès 2023, le soja sera interdit comme matière première pour les biocarburants pour le transport. Les producteurs de biodiesel doivent s'approvisionner en autres matières premières et évoluer vers les biocarburants des autres générations", a-t-elle ajouté.

Les producteurs de biodiesel doivent s'approvisionner en autres matières premières et évoluer vers les biocarburants des autres générations

La ministre fait valoir que l'utilisation du biocarburant le plus nocif, celui issu de l'huile de palme, a été multipliée par dix sur le marché belge entre 2019 et 2020 pour atteindre 231 millions de litres.


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"Or, ces combustibles, outre qu'ils ne présentent que peu ou pas d'avantages par rapport aux combustibles fossiles classiques du point de vue du climat, entraînent de la déforestation, de la perte de biodiversité, voire des violations des droits humains. Pour produire ce biodiesel pour le seul marché belge, il faut des plantations d'huile de palme d'une superficie totale de plus de 100.000 terrains de football, des études nous montrent qu'au moins la moitié de ces plantations de palmiers à huile a été plantée sur des terres qui ont été récemment déboisées", selon Zakia Khattabi.

Cette initiative est la première depuis l'engagement de la Belgique à l'"Amsterdam Déclaration Partnership" (lutte contre la déforestation). "C'est un premier pas pour mettre fin aux effets négatifs sur l'environnement de la politique fédérale en matière de biocarburants. Le gouvernement fédéral réduira également la demande de (bio)carburants en se concentrant sur le transport électrique et le transport par train", conclut la ministre Khattabi.


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Les ONG saluent l'initiative

Une coalition d'ONG s'est félicitée de cette décision, tout en prévenant que le problème ne sera pas résolu tant que le volume total des biocarburants de première génération ne diminuera pas. "Faire rouler nos voitures avec des productions alimentaires est une mauvaise politique, même en interdisant l'huile de palme et de soja. La Belgique devrait donc ajuster de toute urgence son objectif global pour les biocarburants et réduire fortement l'usage des biocarburants de première génération", affirment les ONG, en pointant du doigt notamment la culture intensive de la betterave pour carburant.

Dans son plan national énergie-climat, la Belgique prévoit d'utiliser les biocarburants produits sur des terres agricoles pour couvrir 7% de la consommation de carburants, soit le niveau maximal autorisé par l'Europe, font observer ces organisations (IEW, Oxfam, Greenpeace, CNCD-11.11.11, etc).

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