Il n’a jamais vraiment paniqué. Ou du moins jamais donné l’impression de céder mentalement. Parce que même quand il a montré ses premiers signes de faiblesse sur les pentes de l’Alpe di Mera, Egan Bernal savait qu’il campait sur un confortable matelas d’avance sur la concurrence.
En résistant samedi lors de la dernière vraie étape de montagne, Bernal s’est donc garanti une 2e victoire dans un Grand Tour. Ce dimanche, il fallait juste parachever le travail lors du chrono individuel. Bernal y a tenu son rang, malgré une légère perte de temps (il finit avec 1m30 d’avance au général sur le 2e, Damiano Caruso).
Il peut donc savourer ce retour au premier plan, après de nombreux mois de galère, de problèmes de dos et de doutes toujours plus pesants. On se rappelle d’ailleurs tous de son Tour de France 2020 qu’il avait entamé dans la peau d’un favori avant de perdre toutes ses illusions dès les premiers hectomètres du mythique Grand Colombier.
“Je ne peux rien y changer, c’est le cyclisme, la vie et maintenant nous devons continuer à nous battre et surtout n’avoir aucun regret. Je vais peut-être porter les bidons pour mes coéquipiers” avait-il laconiquement déclaré après sa défaillance. Largué à plus de 27 minutes du maillot jaune, il avait abandonné, en pleurs dès le lendemain, et cédé son trône.