L'ancien président brésilien de gauche Luiz Inácio Lula da Silva a vaincu de justesse le président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro à l’issue du second tour de la présidentielle au Brésil. La barbe est toujours blanche, le cheveu moins grisonnant et plus rare, mais la silhouette est toujours la même. Lula, 76 ans, n’a physiquement pas beaucoup changé depuis les années 2000 et ses deux mandats à la tête de ce géant de l’Amérique latine.
C’est une figure emblématique de la gauche dans son pays, mais aussi à travers le monde. Une figure qui, ici comme ailleurs, reste entachée par les scandales de corruption qui l’ont touché. Ses adversaires ne se privent d’ailleurs pas de le rappeler.
Lors du dernier débat présidentiel avant le premier tour des élections, tous ses adversaires ont ressorti ces vieilles affaires pour tenter de le discréditer. "Parce qu’ils n’ont pas grand-chose contre lui, le bilan de ses deux mandats est bon", explique Frédéric Louault, directeur du Centre d’étude de la vie politique CEVIPOL à l’ULB.
Corruption passive et blanchiment d’argent
Entre bilan positif et accusation de corruption, comment se faire une opinion sur Luiz Inacio Lula da Silva ? Commençons par revenir sur les scandales qui l’ont touché, qui lui ont valu 580 jours de prison, et suite auxquels les charges pesant contre lui ont finalement été annulées "pour vice de procédure", résume-t-on un peu rapidement.
"En 2017, il a été condamné à 9 ans de prison puis à 12 ans en appel en 2018 pour corruption passive et blanchiment d’argent, rappelle Laurent Delcourt, chargé d’étude au CETRI (Centre tricontinental). Pendant des années, ça a saturé l’espace médiatique brésilien. On a fait de lui la tête pensante d’un système de corruption."