Au lendemain des élections, de nombreux Allemands se demandent combien de temps faudra-t-il attendre pour la formation du gouvernement et surtout à quoi ressemblera le futur gouvernement allemand.
Une chose est sûre, c’est qu’à part les affiches électorales encore accrochées aux réverbères qui rappellent les élections législatives, les Allemands se résignent à une longue attente pour la formation du gouvernement. Peter, un citoyen berlinois, en est convaincu, le changement ce n’est pas pour demain. "Je suis très curieux de savoir quelle coalition va se mettre en place maintenant car ce sera très difficile".
Mais dans l’ensemble, les Allemands sont ravis de voir que les parties extrêmes n’ont pas réellement percé lors des élections législatives.
"Je suis très heureux que l’AfD soit aussi restée à un bas niveau ainsi que Die Linke. En fait je suis content que le centre ait été renforcé", rajoute Peter.
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Quelques autres citoyens allemands comme Claudia regrettent cet immobilisme.
"J’aurais été intéressée de voir par la façon dont d’autres plus petits partis auraient pu gérer ça… Et c’est dommage que Die Linke n’ait tout simplement pas une véritable chance d’exercer une influence. Ils ont à la base de très bonnes idées et cela aurait été bien de voir comment ils auraient pu les mettre en pratique dans le futur", explique Claudia.
En attendant, le scrutin parle de lui-même avec cette courte victoire des sociaux-démocrates. Il faut donc à présent former un gouvernement.
Quid des futures coalitions ?
Les coalitions possibles les plus probables à ce stade sont soit la Jamaïcaine (SPD-Verts- FDP) avec pour Chancelier Olaf Scholz (SPD), soit la Phare (CDU/CSU-Verts-FDP) avec Armin Laschet comme Chancelier (CDU).
Vous noterez que Verts/FDP sont dans les deux permutations donc des voix montent déjà pour proposer de ne pas suivre la formule de négociation traditionnelle avec le plus grand qui prend l’initiative (vu que SPD et CDU/CSU se disputent, avec des interprétations différentes des résultats, cette position du plus grand), mais d’avoir les deux petits (Verts & FDP) s’accorder d’abord avant de se présenter aux deux grands.
Comme vous voyez à ce stade le jeu qui se joue n’est pas encore centré sur le contenu des négociations ou les personnalités qui en sortiront, mais sur comment les négociations se dérouleront.
Pas d’échéance à la formation d’un gouvernement
Il n’y a tout de même pas d’échéance à la formation d’un gouvernement en Allemagne. Le candidat social-démocrate (SPD) Olaf Scholz a toutefois déclaré qu’il espérait un gouvernement pour Noël. Traditionnellement, les périodes de formation antérieures étaient assez rapides : presque trois mois en 2013, deux mois (65 jours) en 2005, voire un mois lors de scrutins antérieurs.
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La formation d’un gouvernement de coalition devrait prendre moins de temps qu’à l’issue du scrutin fédéral de 2017. Il avait fallu presque six mois à Angela Merkel pour former son équipe, un délai historiquement long lié à des négociations en deux temps.
À l’époque, la CDU avait d’abord envisagé une coalition avec les écologistes de Grüne et les libéraux du FDP mais ces derniers avaient fini par claquer la porte. Un deuxième round de négociations s’était alors ouvert. Il s’est conclu par une grande coalition entre la CDU, son allié bavarois la CSU et le SPD, coalition dirigée par Angela Merkel, chancelière pour la quatrième fois consécutive.