Ce week-end, la Turquie renouvelle son parlement mais se choisit aussi son président. Le président actuel Recep Tayyip Erdogan est en difficulté dans les sondages. Certaines enquêtes d’opinion donnent Kemal Kiliçdaroglu, candidat de l’opposition, comme vainqueur au second tour.
Dans la province de Hatay, proche de la Syrie et la plus touchée par les séismes, la campagne se déroule en mode mineur, mais les attentes de la population sont encore plus grandes que dans le reste du pays.
De nombreux habitants sont encore logés dans des camps de fortune. La catastrophe qui a fait plus de 50.000 morts reste au cœur des débats des citoyens et exacerbe les divisions entre pro et anti-Erdogan.
Son chef-lieu, Antioche et, plus largement, le sud du pays est un bastion traditionnel du Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan. Mais cet attachement fait souvent place à la colère chez les victimes des tremblements de terre à cause de la réponse tardive du gouvernement à la catastrophe.
Le Parti républicain du peuple (CHP) de Kemal Kiliçdaroglu dispose, lui, d’un fort soutien dans le sud de la province de Hatay. Lors des législatives de 2018, l’AKP avait remporté cinq sièges à Hatay, contre quatre pour le CHP.
Un sentiment d’abandon chez les Alévis
Defne, petite ville de 160.000 habitants avant les tremblements de terre, compte une grande communauté d’Alévis, une branche alternative de l’Islam chiite, dans un pays essentiellement sunnite. Pour ses membres, le temps commence à être long.